Pour la première fois de votre vie, vous avez regardé attentivement l’hôtesse de l’air qui donnait les consignes de sécurité. Et vous avez bien fait, puisque ses gestes vous reviennent en mémoire au moment du crash. Boum, votre avion s’écrase et, d’habitude, on n’en réchappe pas. Sauf que vous oui, ainsi que quelques heureux rescapés. Heureux, ça reste à voir, car la suite ne sera pas une partie de plaisir. Au lieu de vous parachuter sur une île paradisiaque, votre avion vous a largué en pleine montagne. Vous retirez la neige que vous avez en bouche et vous partez à l’aventure… en quête de survie.

To The Sky est un jeu de survie en 2D. Votre but est de faire progresser votre équipe de survivants pour, espérons-le, trouver un moyen de sauvetage. Vos personnages apparaissent comme de petits bonshommes dans l’immensité éclatante de la montagne. En avançant, ceux-ci rencontreront des obstacles, des points d’intérêt ou encore une intersection de chemins différents. De votre approche de ces éléments dépendra la suite des événements. Vous avez envoyé un gars inspecter une faille dans la roche et voilà qu’il se prend une avalanche sur la tête ? Il faudra le sortir de là et gérer ses blessures… ou pas. Les choix moraux sont omniprésents et vous aurez toujours la possibilité d’abandonner un compagnon. Tant pis pour lui, il vous aurait ralenti.

De l’aveu même du développeur – et comment lui donner tort ? – un jeu gagne toujours à être joli. Sur ce point, To The Sky réussit à se démarquer avec son noir et blanc inquiétant. Les coups de crayons semblent exprimer l’urgence et la violence de la situation, pendant que les montagnes découpent l’horizon et vous observent comme des gardiens de glace géants. Au-delà de la patte graphique, c’est aussi cette atmosphère qui servira le propos du survival. L’aventure ne sera pas de tout repos et la folie guettera les rescapés à chaque décision.

En parlant de décisions et d’actions plus généralement, toute opération du joueur enclenchera un « jet de dés ». Un risque mineur pourra ainsi devenir plus dangereux après un jet de dés catastrophique, surtout si votre personnage est déjà malchanceux de nature. Chaque membre de votre équipe a en effet un caractère spécifique et des aptitudes particulières. Réfléchissez à deux fois avant d’envoyer le mec qui a la poisse inspecter une cavité. Le caractère incertain des événements devrait ainsi garantir une rejouabilité intéressante. Et puis, vous referez bien une autre partie pour voir ce qu’il y avait sur le chemin de droite. Et si vous aviez sauvé votre camarade au lieu de le laisser mourir comme un mammouth congelé, aurait-il partagé sa bouffe avec vous quand vous creviez la dalle ?

To The Sky présente aussi un système d’inventaire par personnage. Les objets peuvent s’échanger entre partenaires, mais tout l’inventaire d’un rescapé disparaîtra s’il perd la vie. N’allez pas risquer une réserve de médicaments en la confiant à un survivant trop aventureux. Le reste du gameplay prend la forme d’un point and click. Juste la forme et non le fond, car les énigmes ont toujours plusieurs solutions. En d’autres termes, vous ne galérerez pas à chercher LA manivelle qui s’adapte sur LE levier du coffre à musique jouant LA mélodie à reproduire pour ouvrir LA porte.

La vie d’un studio indépendant est ainsi faite que ses membres vont et viennent. Des créateurs du départ, il n’en reste plus qu’un pour réaliser To The Sky : le belge Thierry Brimioulle. Il nous confie avec malice que le thème de son jeu ressemble de plus en plus à une allégorie de son studio, Pipette Inc. Lui serait le dernier rescapé de l’aventure. Mais il compte bien la vivre à fond et se donne une année (et demie) pour achever To The Sky. Durant la Gamescom, il présentait son titre en développement sur le stand belge. Avec l’ambition de taper dans l’œil d’un investisseur ou d’un relais puissant dans la presse, ou d’un jeune Youtuber influent (dit-il sur le ton de la blague). Mais en fin de compte, ce seront les joueurs qui auront le dernier mot en posant un acte dont nous avons déjà défendu les vertus : l’achat du jeu. Vous aurez donc le pouvoir d’envoyer To The Sky au septième ciel. En attendant, nous suivrons l’avancement du projet et nous vous en tiendrons au courant. D’ici là, Press-Start souhaite le meilleur à Pipette Inc. et à son créateur passionné !

Suivez l’évolution du jeu sur le site internet de Pipette Inc. et sa page Facebook