The Legend of Zelda : Tri Force Heroes – Triumvirat hyrulien

The Legend of Zelda : Tri Force Heroes – Triumvirat hyrulien

Nintendo nous offre en cette fin d’année un nouvel épisode de sa saga star sur 3DS (le 4ème Zelda sur cette console mais en réalité la 2ème nouvelle aventure en excluant les remakes N64).

La particularité de cet épisode réside dans son orientation clairement multijoueur, ce qui n’est certes pas une première pour la licence si certains se rappellent de Four Swords sur Game cube (et d’un mode similaire dans the Minish Cap sur GBA). À la différence que le nombre de participants passe de 4 à 3 avec un mode en ligne qui vient compléter le réseau local (possibilité de jouer avec une seule cartouche) et un mode solo.

Amour – Gloire et Beauté

Exit Hyrule et la princesse Zelda, bienvenue au Royaume d’Etoffe et à la princesse Mousseline. Le psychodrame justifiant cette quête se résume assez facilement :

Au royaume d’Etoffe où la mode règne en maître, la princesse héritière, dont la garde-robe ferait pâlir les souverains de ce monde (dont la reine Mathilde), se retrouve maudite et affublée d’un ridicule collant intégral qu’elle ne peut retirer et qui la fait ressembler à une femme grenouille ou à une voleuse de Cat’s eye, la classe en moins. Le comble pour un canon de la mode…

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La fameuse tenue maudite

Le responsable n’est pas pour une fois Ganondorff (qui n’a jamais manifesté un grand intérêt pour la dentelle) mais une sorcière, régnant sur 8 contrées maudites et jalouse de l’élégance de la princesse.

Son père, le Roi Frisette (ça a dû chauffer lors du brainstorming…), bien décidé à éviter un scandale sur fashion tv, crée un groupe de trois héros devant impérativement ressembler à ceux du totem symbole de la ville. Ceux-ci doivent trouver un remède capable de vaincre le maléfice qui frappe sa fille (sans trop spoiler, il s’agit des éléments nécessaires à la fabrication d’une tenue magique – la tenue de Lady).

Mais attention tout le monde ne peut pas être membre de cette expédition et les critères sont stricts (qui a crié discrimination ?) :

  • être jeune ;
  • être de sexe masculin ;
  • avoir des oreilles pointues ;
  • avoir des rouflaquettes et une raie de côté.

Mmm hum cela ressemble à un emploi fait sur mesure pour un petit blond portant un bonnet trop grand pour lui… Bingo, Link (dont on ne sait ce qu’il fait là) correspond au job, job qu’il va accepter – parce qu’il est un héros ou parce que la récompense du roi l’intéresse, mystère…

Bref un scénario prétexte qui rend plus hommage aux telenovelas qu’au Seigneur des anneaux…

Par trois toujours ils vont

L’aventure commence dans la ville. Un genre de hub où, comme dans un Monster Hunter, on peut acheter des matériaux, fabriquer de nouvelles tenues, jouer aux jeux des coffres (les fans de Zelda 3 comprendront), alimenter le Miiverse en photos prises pendant les missions et finalement partir dans les contrées maudites en expédition punitive.

Avant de partir, petit tour de la technique. Le jeu utilise le même moteur que The Legend of Zelda : A Link Between Worlds. C’est joli, fluide et ça rappelle la grande époque de Zelda 3 (vous commencez à deviner mon amour pour ce jeu qui a bercé mon enfance). Comme dans le précédent opus 3DS, la 3D est utile pour les futures énigmes qui nous attendent.

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La place de la ville et lieu de départ de l’histoire…

Mais trêve de bavardage et dirigeons-nous dans le château pour lancer l’aventure….

D’abord choisissez entre le mode solo et multijoueur.

Pour le premier, vous ne dirigerez qu’un héros à la fois, les deux autres « personnages » sont des statues en bois que l’on peut manipuler comme les jarres (je te prends et je te jette). Bref oubliez les notions d’intelligence artificielle et de pathfinding pour vos statues-partenaires.

Le second mode, celui qui est au cœur du jeu, offre la possibilité à 3 personnes de partir en coopération soit en local soit par internet.

En local pas de souci technique à signaler et je souligne la possibilité notable de jouer à 4 avec une seule cartouche.

En ligne cela se complique. Tout est automatique et vous intégrez une partie en ignorant où sont situés vos partenaires. Constat : parfois (mais pas souvent) ça lagge… De plus, la politique de Nintendo en matière de communication sur leur network ternit aussi un peu l’ambiance. Seules 8 émoticônes sont disponibles sur l’écran tactile de la console pour communiquer avec vos camarades de jeu. Remplacer la richesse du langage dans un jeu coopératif par 8 images est un essai risqué dont on verra ci-dessous s’il est transformé.

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Voici les fameuses émoticônes

Enfin certains se demanderont : « et on peut jouer qu’à deux ? ». La réponse est simple, c’est non ! Car si Nintendo a choisi un nombre impair, c’est selon le développeur Hirosama Shikata, et je le cite, pour la raison suivante :

« Lorsqu’un groupe de trois se divise en deux, celui qui est resté seul a tendance à essayer de rattraper les deux autres, qui eux-mêmes ont tendance à partir à la recherche de leur camarade égaré. Les trois ont donc naturellement tendance à coopérer. Dans le cas d’un groupe de quatre joueurs, en revanche, le risque est de voir se former deux équipes de deux et de perdre peut-être un peu cet esprit de coopération. »

Pas convaincu ? Inscrivez-vous au Club Nintendo et profitez des enquêtes de satisfaction pour en dire tout ce que vous pensez (vu les réactions sur Star Fox Zero et Metroid Prime Federation, ‘y a peut-être des chances que votre prière soit exaucée dans une année bissextile, un soir de pleine lune ou un vendredi 13).

Par le pouvoir du totem ancestral

La plupart d’entre vous qui ont eu le courage de me lire jusqu’ici se demandent « est-ce un bon Zelda ? ».

Ma réponse sera synthétique : « oui mais dans les conditions optimales ».

Les 8 mondes sont répartis en 4 niveaux, eux-mêmes structurés en 4 étapes. Chaque niveau se termine par un Boss ou du moins un affrontement corsé.

La marque des Zelda, c’est les dongeons, les énigmes et les combats épiques. Peut-on condenser cela en des parties de 15-20 minutes ? Eh bien oui mais avec quelques sacrifices. Exit un inventaire de fantassin.

Manier une épée (plus de bouclier), soulever des objets ou des compagnons pour les lancer, sprinter et enfin utiliser un objet uniquement pendant un niveau, voici vos compétences. Ca marche si vous communiquez bien avec vos camarades de jeu.

Et là vous vous en doutez, nos 8 émoticônes citées plus haut ne suffisent pas et en ligne on galère parfois pour réaliser une action complexe. Sans parler que vous et vos partenaires partagez une barre de vie commune. Donc si vous choisissez de partir à l’aventure avec des inconnus en ligne et que vous tombez sur un newbie ou un mauvais joueur, vos chances de réussite fondent comme neige au soleil. Heureusement 3 fées, ou plutôt 3 continues, sont là pour vous aider à ne pas devoir recommencer le niveau en entier.

Les énigmes par contre tirent vraiment profit de la coopération à 3, les environnements sont variés (forêts, montagnes, feu, glace, etc.), les objets sont originaux (gants qui font des boules de feu avec le bruit de Mario, canne à geyser d’eau, …), leur exploitation bien pensée et certains combats de Boss resteront gravés dans votre mémoire.

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Pour le vaincre, 3 Links ne seront pas de trop…

L’aspect crafting est aussi bien présent afin de fabriquer les tenues les plus improbables (Link pourra se travestir en presque toute la faune et la flore hyrulienne), ce qui devra ravir les fans du genre sans être trop complexe pour les détracteurs.

De plus pour augmenter la rejouabilité, des défis (au nombre de 4 par niveau et assez corsés) peuvent être rajoutés : jouer sans épée, ne pas utiliser de fées, …

Un petit bémol à souligner, il n’y a qu’un espace de sauvegarde (Link n’est pas prêteur).

Bref des aventures de 15-20 minutes multipliées par 8 puis 4 et encore 5, cela nous donne une estimation de 40h de jeu pour tout faire à 100%. Bon dans la réalité, comptez la moitié (20h) pour dire que vous avez bien joué et un quart (10h) si vous êtes un speed runner en devenir.

Un article de Robocop3000be

Note

15/20

The Legend of Zelda : Tri Force Heroes c’est comme toute expérience multijoueur. Si toutes les conditions sont bonnes, c’est génial car Nintendo parvient à retranscrire l’essence de sa série culte dans un laps de temps court. Mais le plaisir est entaché en ligne par du lag, le système de communication et la sélection très aléatoire des joueurs (si vous n’avez pas d’amis sous la main). En solo cela reste sympathique mais trop lourd. Si vous jouez seul après avoir d’abord essayé le multijoueur, attendez-vous à une expérience bien fade. Par contre si vous avez 2 autres potes qui ont une 3DS et un amour inconditionnel pour Zelda, le nirvana est à portée de vos doigts…

Réactions

  • Mass le 20/11/2015

    Excellent test ! J’avoue que la sauce a un peu du mal à prendre avec ce jeu pour ma part : le solo est un peu rébarbatif et très (trop ?) procédurier, avec les pantins inanimés, devoir jongler entre les boutons et l’écran tactile avec un timing parfois très serré casse le plaisir de jeu. En plus, je confonds toujours deux des trois Link en tant que daltonien 🙁 J’imagine bien qu’il doit être plus plaisant en multi, mais faute de deux potes chauds pour y jouer, je me refuse purement et simplement à y jouer en ligne avec des inconnus…

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