Super Galaxy Squadron EX : le shmup pour tous

Super Galaxy Squadron EX : le shmup pour tous

2335 est une année importante. D’abord parce que c’est l’année où Michel Drucker a définitivement arrêté son émission « Putain, c’est encore dimanche ». Ensuite parce qu’elle a marqué le début des relations entre les humains et la race extraterrestre des Ceti. Si la plupart des Terriens sont contents de se faire de nouveaux copains de beuverie, certains veulent arrêter la fête. Pour assurer la suprématie humaine, ils s’opposent au projet d’une force de sécurité commune et font tout pêter. C’est le début de la guerre avec les Ceti, dont la fin n’est toujours pas écrite. Agacée, la Fédération terrestre a réuni quatorze pilotes d’exception pour aller faire la paix à coups de canon.

L’extension « EX » de Super Galaxy Squadron signifie qu’il s’agit d’une version remaniée d’un shoot’em up sorti l’année dernière sur PC. Si le jeu de base était déjà sympathique, il était austère dans sa présentation et manquait un peu de folie. Super Galaxy Squadron EX rectifie le tir grâce à plusieurs améliorations : une présentation nettement plus soignée, des effets visuels supplémentaires, des graphismes rénovés et zoomés, ainsi que de nouvelles armes. Le jeu initial, qui ressemblait plutôt à Judgement Silversword sur Wonderswan, prend ainsi un bon coup de jeune.

Les vaisseaux redessinés pour la mise à jour

Les vaisseaux redessinés pour la mise à jour

Sur le fond, Super Galaxy Squadron EX ne change pas grand chose. Il s’agit toujours d’un shoot’em up à tendance « manic shooter » proposant un large choix d’engins de destruction. Chaque vaisseau dispose de deux tirs, principal et secondaire, qui canardent en continu sans vous demander de martyriser vos boutons de stick. Certains ennemis lâchent, en même temps que leur dernier soupir, des améliorations pour chacun de vos deux tirs. Si vous êtes touché, vous recrachez une amélioration à l’écran et pouvez allez la récupérer sous le feu de l’ennemi. En termes de destruction, vous pouvez aussi déclencher une capacité spéciale à charger en ramassant de petites pièces. Une fois la jauge remplie, à vous de choisir quand actionner votre super-attaque spécifique à chaque vaisseau.

Sur le plan défensif, vous pouvez compter sur plusieurs points de vie – plus ou moins selon l’appareil choisi. Certains adeptes du shoot’em up considèrent, parfois à raison, que les « barres de santé » révèlent le manque de réglage du jeu. Alors qu’un shoot’em up réglé comme une horloge digère bien le « un coup, t’es mort », un shmup moins bien fini pourra cacher la misère avec une barre de vie. L’argument est pertinent, mais dans le cas présent, Super Galaxy Squadron ne prétend pas être technique. Il se présente même comme un jeu accessible à tous, du plus mauvais au plus doué.

Super Galaxy Squadron EX-1

Pour enfoncer le clou de l’accessibilité, Super Galaxy Squadron EX offre des vies infinies, vous propose de recommencer au dernier niveau à la prochaine partie et place même un checkpoint avant les boss. La progression dans les niveaux est ainsi à la portée de tous, d’autant plus que la difficulté est paramétrable jusqu’à un degré très faible. Pour les plus exigeants avec eux-mêmes, il est néanmoins possible de pousser les deux curseurs de difficulté au maximum : virulence des ennemis et intransigeance du système (avec ou sans points de vie à récupérer). À voir cependant, pour les amateurs du genre, si le système de scoring simple – un multiplicateur qui se maintient avec les ennemis détruits – est suffisamment riche sur la longueur.

Comme si toute cette flexibilité ne suffisait pas encore, vous avez même la possibilité de changer de vaisseau à chaque début de niveau, même après un échec. Pas la peine de regretter votre choix du début, vous pouvez remplacer votre vaisseau merdique par un autre bien plus adapté à votre style. Et ce ne sont pas moins de quatorze vaisseaux qui constituent la sélection, tous visuellement différents, dotés de points de compétences et possédant un armement spécifique (smart bomb incluse). De beaux vaisseaux bien propres sur eux donc !

Super Galaxy Squadron EX-boss

Bien entendu, tous ces efforts ne seraient rien sans le fun. Pari réussi sur ce plan, le jeu est très amusant à parcourir durant les six niveaux bien rythmés et jamais ennuyeux. Les boss font leur boulot également sauf, à mon sens, le tout dernier qui est vingt fois plus difficile que ses prédécesseurs. Il arrose tellement l’écran de tirs qu’il vous donne l’impression de devoir faire n’importe quoi. Quand tous ces projectiles sont face à vous, il devient impossible d’identifier ce qui vous a touché et c’est rageant. Jusque-là, le « bullet hell » est pourtant maîtrisé avec juste ce qu’il faut de panique.

Outre le mode normal, Super Galaxy Squadron EX se décline en partie illimitée. Des ennemis qui arrivent sans cesse, sans coupure, jusqu’à votre mort. Même si cette description promet une action frénétique, ce n’est pas le cas dans l’état actuel des choses. Ce mode manque encore de punch, mais devrait être réétudié prochainement. Qu’importe finalement, le mode histoire est déjà suffisamment pêchu.

Sachez enfin que le jeu coûte dix euros sur Steam (Windows uniquement) et qu’il comporte les versions EX et classique, sympa pour vous permettre de faire la comparaison. Pour deux euros de plus, vous pouvez aussi acquérir la petite bande-son très recommandable, avec ses morceaux d’électro et ses titres plus heavy metal dans le plus pur style du shoot’em up.

Note

14/20

Super Galaxy Squadron a réussi sa transformation en version « EX ». Il corrige ses carences de présentation et joue finement la carte de l’accessibilité. Un shoot’em up bien balancé et fun qui ne s’adresse certainement pas qu’aux pros – sans les exclure cependant. Pour dix euros, il n’y a quasiment rien à reprocher à cette production indé réussie.

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