Depuis Chris Froome courant sur les routes du Tour de France, on n’avait plus vu quelque chose d’aussi surprenant : Prey 2 existe ! Ou plutôt le reboot (drastique) de Prey, exposé devant nous, concrètement. Pas encore en version jouable par nos mains mesquines, mais on s’en contentera.

Une petite tasse de café bienvenue et un biscuit pour éviter à notre estomac un choc à vide avec sa première saucisse allemande. Bethesda sait recevoir mais, on s’en rendra vite compte, n’est pas des plus chaleureux. Il fait noir de chez noir dans la salle de cinéma miniature où nous pénétrons, si bien qu’on se tortille pour apercevoir le développeur qui nous parle dans les enceintes. Ah OK, ce n’est qu’une voix enregistrée… Et quand on se demande, au terme de la présentation, s’il sera possible de discuter avec un collaborateur de chez Arcane (même un balayeur, au pire), le « Prenez à droite pour sortir du stand » nous éclaire sur notre marge de manœuvre.

C’est donc une simple vidéo de gameplay commentée qui est projetée devant nos yeux. Mais on y a vu des choses intéressantes.

Prey se déroule sur une base spatiale, mieux éclairée que dans Alien Isolation mais tout aussi mal fréquentée. De vilaines créatures ont fait le voyage avec vous – et c’est heureux car sans elles, il n’y aurait pas de jeu. La particularité des ennemis de Prey est la capacité de se matérialiser dans n’importe quel objet du quotidien. Un caleçon oublié sous votre lit, un Snickers fossilisé entre les coussins de votre canapé ou cette pointeuse au bureau qui vous en a toujours voulu (vous le sentiez bien). Il faut donc être attentif au moindre mouvement suspect et faire marcher votre bon sens : non, une poubelle ça ne court pas d’habitude, même après six Gin Tonic.

Cet aspect semble donner une touche amusante à un jeu sérieux dans son ensemble. Comme dans la vidéo, il vous arrivera probablement de mitrailler une canette de soda par crainte du monstre qui pourrait se cacher dedans. Et il y a encore plus cocasse : vous pouvez vous-même vous transformer en objets de la vie courante. Ainsi, le héros se mue en mug pour passer le guichet d’une porte fermée et reprend sa forme normale de l’autre côté. De quoi faire joujou avec cette capacité spéciale qui sera acquise au cours du jeu.

Comme dans Dishonored (2), Arkane a doté votre personnage d’aptitudes surhumaines, que vous pouvez récupérer ou créer à partir d’éléments utilisables. Une fabrique de pouvoirs est à votre disposition sur la base. Filez-lui quelques boîtes de conserve, et elle vous récompensera avec une amélioration à vous injecter… dans l’œil ! Les possibilités sont alors nombreuses. Par exemple, se transformer en engin électrique et activer un pouvoir d’explosion de circuits pour faire un saut inhumain vers une plateforme inaccessible. Prey est bien parti s’il explore cette voie.

Malgré tous vos pouvoirs, vous aurez aussi besoin d’une bonne vieille pétoire pour flinguer les aliens. Et bien que la voix-off du développeur affirme que les armes sont rares sur la station, on en voit partout sur la vidéo. Des armes originales d’abord, comme un gros pistolet à colle qui englue les ennemis, bouche les trous de vapeur (forcément) toxique et vous trace même un chemin sur mesure. Ensuite, les armes ordinaires font des trous dans le ventre des adversaires, pulvérise les insectes et casse les dents des monstres carnassiers.

De ce que l’on a pu voir et sans savoir sur quelle configuration le jeu tournait, Prey est une belle bête sur le plan technique. L’exploration dans les salles devrait ainsi être plaisante en soi et les sorties dans l’espace seront carrément démentes (j’avoue, j’adore ça). Mieux encore, les ennemis ont les sales gueules qu’il faut et bougent bien. La démo se termine d’ailleurs par un monstre massif à l’esthétique très réussie.

Visiblement, Arkane a toutes les cartes en main pour que Prey devienne un cador du genre. Attendez-le sagement pour 2017, il ne devrait pas décevoir.