The Elder Scolls. Rien que le nom de cette licence doit vous faire frémir de plaisir tellement elle a vu accoucher des titres tous plus cultes les uns que les autres. De Morrowind à Skyrim, jusqu’à dernièrement The Elder Scrolls Online (dont le succès est plus mitigé), Bethesda sait comment insuffler un réel sens du grandiose dans ses titres.

Ici, pour Legends, Bethesda a délégué au studio Dire Wolf Digital la tâche ardue d’aller titiller Blizzard sur un de ses titres phares : Hearthstone.

Alors, pari tenu ? Ce nouveau titre des parchemins des anciens bat-il le tavernier de la pierre de foyer ?

Déjà une flèche dans le genoux ?

Ne nous voilons pas la face. Après quelques jours de test sur cette Beta (car oui, le titre n’est pas encore finalisé), le sentiment d’être sur un Hearthstone-like est prépondérant, au point que des mécaniques de gameplay en sont directement pompées et réappliquées. Par exemple, l’utilisation d’un nombre de pouvoirs utilisable à chaque tour, démarrant de 1 et allant croissant, est directement inspirée des gemmes de mana utilisable d’Hearthstone. La mise en place sur le plateau de jeu des héros, leurs émotes, l’emplacement de notre main de cartes, l’ouverture d’un booster, tout respire et transpire le Hearthstone.

Le truc est que cela pourrait très bien desservir le titre, que d’aucuns considéreraient comme un thème Skyrim pour Hearthstone. Et au vu des commentaires sur le net à ce propos, le mal semble être déjà fait. Ce manque d’originalité pourrait être fatal au titre, qui n’est même pas encore sorti.

L’espoir, au-delà des frontières de Cyrodiil, l’espoir

Avec tout ce que j’ai pu écrire peu avant, vous devez déjà vous dire que le jeu est horrible, que c’est une vaste repompe, que Donald Trump va gagner les élections, que la nuit tous les chats sont gris, etc. etc.

Heureusement, le jeu est bien plus que ça. Et Bethesda ne laisserait bien entendu pas une pâle copie sortir et cracher allégrement sur une licence toute entière.

Legends apporte dans ses bagages pas mal d’idées de gameplay qui permettent d’approfondir la simple base du jeu de cartes virtuel. Déjà, le premier truc qui m’émoustille au plus au point, la chose qui prouve que ce jeu a quand même des bolox en adamantium : il utilise la voix du doubleur français de Morgan Freeman comme voix off narrative. Cela se pose là. Vous le sentez le pouvoir « manlyesque » qui s’instaure ?

Certes cela va apporter un sacré cachet à la version française (qui switche parfois vers de la voix off en allemand, ne me demandez pas pourquoi), mais cela permet aussi de poser une ambiance qui va de pair avec le mode solo du jeu. Car oui, il y a un mode solo. Ledit mode va s’installer au détour de 3 chapitres qui vont vous permettre d’expérimenter les différentes mécaniques du jeu, comme la création et la modification de decks, et d’apprendre que contrairement à d’autres jeux de cartes, le décor peut avoir sa propre volonté. En effet, ici, le plateau de jeu apporte lui-même des mécaniques de gameplay qui vont parfois complexifier vos parties. Par exemple, le plateau va être divisé en deux. Chaque zone sera alors indépendante. Si vous placez une carte dans la colonne de droite, elle ne pourra attaquer que les opposants de sa propre colonne ou le héros ennemi, et elle sera incapable d’attaquer les cartes de la colonne de gauche. Qui plus est, cette séparation n’est pas juste limitative au niveau des actions, mais elle influencera aussi le comportement de vos cartes. Nouvel exemple : la colonne de gauche sera claire, celle de droite brumeuse. Les cartes placées dans la colonne de droite bénéficient alors d’un effet « brume », grâce auquel la carte ne pourra pas subir d’attaque directe tant que cette dernière n’aura pas attaqué en premier.

Le plateau sera donc un élément de gameplay central dont il faudra absolument tenir compte dans vos stratégies lors des parties contre l’IA en mode histoire ou contre d’autres joueurs en ligne.

Il est aussi intéressant de noter la gestion des points de vie des héros. Avec 30 points de vie au démarrage d’une partie, vous noterez rapidement la présence de runes autour de l’avatar de notre héros, 1 par 5 points de vie. Une fois une rune « cassée » (autrement dit 5 points de vie perdus), une carte est automatiquement piochée, ce qui permet de renverser une partie plus vite qu’on l’imagine.

Les mots de pouvoir de la fin ?

Je vais être franc, la ressemblance, déjà si souvent rappelée, à Hearthstone peut desservir Legends, au point de n’y voir qu’une simple repompe bas du front. Mais ! Mais, le petit studio Dire Wolf Digital a réussi à apporter suffisamment d’éléments pour enrichir un gameplay qui fonctionne déjà très bien à la base. Les améliorations des cartes, le plateau (qui n’a qu’un seul design actuellement) ayant sa propre volonté ou encore le mode solo ajoutent une petite couche sympa à l’univers The Elder Scrolls. Hélas, Legends ne révolutionnera pas le genre du jeu de cartes virtuel, mais il profitera sans doute d’une fan base solide pour ne pas disparaître dans les méandres profonds des jeux qui ont tellement voulu exister qu’ils en ont perdu leur identité.