Gurumin 3D – Fo(i)rage sur 3DS

Plus de dix ans après sa sortie originelle sur PC, l’action-RPG Gurumin découvre la Nintendo 3DS.

En 2004, Gurumin fait ses premiers pas sur PC. Il est l’œuvre du développeur japonais Falcom, célèbre notamment pour les action-RPG Ys et Popful Mail. Gurumin poursuit sur le même genre et s’offre un portage en 2006 sur PSP. Dix ans plus tard, il sort de l’oubli pour voir la vie en 3D relief sur la portable de Nintendo.

C’est le pays joyeux des enfants heureux, des monstres gentils….

Parin est une petite fille envoyée par ses parents dans le village de son grand-père. Alors qu’elle prévoit de s’ennuyer à mourir dans cette communauté de grandes personnes, Parin découvre qu’elle est la seule à apercevoir de curieux habitants, invisibles aux yeux des adultes. Car le village abrite de curieuses créatures : des monstres adorables et des fantômes inquiétants. Ces derniers ont décidé de foutre la pagaille dans le village et s’en prennent particulièrement aux monstres, avec lesquels Parin noue directement une amitié sincère.

C’est dans ce contexte enfantin que Gurumin pose son aventure. Pendant une grosse dizaine d’heures, vous cohabiterez avec des monstres tout choupinou qui vivent mal leur statut de SDF. Les fantômes ont démoli les habitations des monstres, qui comptent sur vous pour remeubler leur intérieur. Chaque fois que vous leur rapportez une pièce dérobée de leur mobilier, les monstres dissipent une partie du brouillard qui recouvre la carte du monde de Gurumin. Table, chaise, radio, sofa vous attendent en récompense au bout des niveaux d’action-plateforme. Mais comment une petite fille fragile peut s’en sortir dans un jeu d’action ?

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Foreuse Excalibur

Parin est, en quelque sorte, l’élue ! Sous les yeux ébahis des monstres, elle est la seule capable d’enlever l’arme magique de son socle. Une arme pour le moins originale : une foreuse. Grâce à elle, vous êtes en position de force. Une pression courte pour un coup simple, une pression prolongée pour perforer les carcasses et les rochers. Incongrue au départ, cette foreuse va devenir un outil de combat et d’exploration. Nombreux sont les passages secrets cachés dans la roche qui ne résistent pas à un coup de foreuse. Quant aux adversaires bien équipés, ils voient leur armure se décomposer à mesure que vous les forez. Ramassez les pièces disloquées et faites évoluer votre arme.

Le village est (très) petit, mais fonctionnel. Sa seule rue commerçante propose une boulangerie vendant des gâteaux de points de vie et un magasin d’équipements. Dans ce magasin, vous pouvez acheter des chapeaux, foulards et autres masques qui octroient certaines capacités : voir sous l’eau, mieux entendre, augmenter votre force de frappe, etc. L’écran tactile de la 3DS permet de changer facilement de couvre-chef… et il ne sert pratiquement qu’à ça ! Quant à la 3D, elle est franchement anecdotique. On a vu plus inspiré pour un portage 3DS…

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Dix ans de stagnation technique

Une décennie après sa sortie, il eût été normal que Gurumin bénéficie d’une meilleure optimisation. Hélas c’est tout le contraire. Si vous aimez les ralentissements, vous allez être servi, il y en a partout ! Partout ! Chaque niveau est l’occasion de battre des records de framerate minable. Et la caméra moisie est aussi de sortie, s’arrangeant toujours pour être placée trop près de l’héroïne ou impossible à régler correctement. La caméra est ainsi votre principal obstacle lors des combats de boss dans les arènes circulaires, vos mains en auront des rhumatismes à force de devoir se caler sur les gâchettes contrôlant la prise de vue.

Ce n’est donc pas la joie sur le plan technique, ni au niveau ergonomique. Les déplacements sur la carte sont poussifs et redondants. Après (quasiment) chaque niveau, vous êtes contraint de retourner au village, d’offrir un meuble à un monstre et de revenir sur la carte pour explorer le niveau à peine sorti du brouillard. Tout ça pour dire que le développeur Falcom et l’éditeur Mastiff n’ont pas réfléchi longtemps à rendre la progression plus moderne.

Mes amis les monstres

Heureusement, le cœur du jeu est solide. L’action est bien balancée et de plus en plus intense à mesure que vous débloquez de nouvelles attaques. Les niveaux assez courts (10 à 15 minutes) conviennent aussi parfaitement à une utilisation nomade – ce qui apparaît, du reste, comme la seule vertu de ce portage 3DS par rapport à la version PC largement plus fluide. Qui plus est, ils se déroulent dans des environnements variés, à l’architecture parfois intéressante. On pense surtout aux derniers stages riches en phases de plateforme qui, malgré cette satanée caméra, sont très amusants.

Et puis, il y a l’ambiance. Totalement réussi, cet aspect du jeu est un régal du début à la fin. La petite Parin a juste ce qu’il faut d’impertinence face aux habitants du village bien caractérisés et… surprenants. Mention spéciale au mineur qui 1) a foutu en l’air la vie du village en faisant exploser la mine en fumant une clope à côté d’un baril de poudre 2) drague super lourdement la boulangère 3) harcèle littéralement notre Parin, une enfant rappelons-le, pour avoir un rendez-vous avec elle.

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Les monstres, nos compagnons d’aventure, sont tellement attachants qu’on les encourage toujours à sortir une ligne de dialogue en plus. Grâce à eux mais aussi à l’atmosphère générale, Parin évolue dans un monde mignon tout plein qu’on quitte avec nostalgie. L’envie est donc grande, après la fin de l’aventure principale, de revenir à la sauvegarde précédente pour explorer les niveaux facultatifs.

Enfin, le meilleur atout du jeu concerne les musiques qui m’ont complètement enchanté. Je vous partage mes trois compositions préférées ci-dessous et je vous invite à écouter toute la BO à l’image du jeu : guillerette et soignée. Ah s’il n’y avait pas ces soucis techniques…

La musique d’intro, pile au bon degré de ringard