
Psycho-Pass : Mandatory Happiness
Imaginez-vous dans un monde où le crime n’existe plus, tout autant que les inégalités sociales ou encore les problèmes de chômage. Un monde où tout est contrôlé, catalogué, où vous auriez un emploi directement fait pour vous, une compagne ou un compagnon adapté à votre caractère, où plus rien n’est laissé au hasard. Ce monde, c’est le Tokyo du futur selon Psycho-Pass.
Psycho-Pass est une série animée d’anticipation qui mélange futur utopique et dystopique et où, à la manière d’un 1984 de Georges Orwell, la liberté est sacrifiée en échange de la sécurité.
Derrière le rideau se trouve le système Sybil, œil omniprésent et omnipotent de cette société en apparence parfaite. Mais, est-ce seulement le cas ? Je ne vais bien entendu pas vous résumer la série animée (qui mérite amplement un peu de votre temps) mais vous parler d’un jeu qui en découle directement sous la forme de Graphic (ou Visual) Novel et qui se nomme « Psycho-Pass : Mandatory Happiness »… Le bonheur obligatoire, quelle jolie forme pour un monde aux atours aussi factices que celui qui entoure nos personnages.
Au final, le jeu est-il aussi heureux que la série éponyme ? Dégainons nos Dominateurs et découvrons-le ensemble… (faites attention, votre Psycho-pass pourrait se voiler à la lecture de ce test)
Criminel Latent
Pour vous parler du jeu, je dois d’abord me pencher un peu sur l’histoire de la série animée qu’est Psycho-pass en ne vous spoilant pas, tâche ardue s’il en est… Le système Sybil dont je vous parlais un poil plus haut a le potentiel de pouvoir « lire » en vous, ou plus exactement la probabilité que vous puissiez un jour commettre un méfait, mortel ou non. Cette probabilité se nomme le « Coefficient de criminalité ». Faites pas les malins, tout le monde est susceptible d’y succomber. Cependant, si un individu peut présenter des « signes » de criminalité probable, d’autres peuvent se faire influencer par le stress (des cris de bébé suffisent) ou par un acte répréhensible dont ils sont victimes. Tout le monde présente donc une possibilité, fût-elle faible, de devenir un paria.
- Nos deux nouveaux héros
- Petit exemple des choix
- Le Dominateur, alias l’arme fatale
Dans ce contexte, une équipe existe sous le nom improbable de la « Division des Enquêtes Criminelles du Bureau de la Sécurité Publique » pour contrer les criminels et éviter tout « stress topographique » qui pourrait générer d’autres criminels. Cette dernière petite escouade est composée des Inspecteurs et des Exécuteurs. Lesdits Exécuteurs sont en vérité des criminels latents qui ont été choisis par Sybil pour traquer et « terminer » leurs semblables. Maintenus sous surveillance constante, les Exécuteurs sont des chiens de chasse à qui on refile le sale boulot. Dans cette dystopie, seule la vermine peut éliminer la vermine.
Et vous, de quelle couleur est le vôtre ?
Psycho-Psycho-Pass
L’histoire du jeu se déroule au début de la première saison de la série et en tord quelque peu la ligne du temps pour y insérer deux nouveaux protagonistes : tout d’abord Nadeshiko Kugatachi, inspecteur de son état, au passé sombre et mystérieux à tel point qu’elle ne s’en souvient même pas, et Takuma Tsurugi qui est devenu Exécuteur choisi par l’Inspecteur Ginoza. Ce dernier a basculé du côté obscur après avoir perdu de vue une de ses amies d’enfance.
C’est à partir de ce moment précis que les enquêtes commencent et possèdent un dénominateur commun : Alpha. Le but un peu vague de ce nouvel antagoniste est purement et simplement d’apporter le bonheur parmi les hommes (et femmes) de ce merveilleux univers.
- Trop la classe Kogami-samaaaa
- Le Dominateur permet entre autres de détecter les criminels
- Et parfois, ce genre de pépin arrive …
Le début des enquêtes permet de nous familiariser tant avec l’univers de la série qu’avec les personnages que nous pouvons découvrir davantage grâce à un glossaire disponible dans les options du jeu.
Autre point intéressant qui est inhérent à l’univers, c’est le Psycho-Pass du personnage que nous devrons choisir. Au début de la partie, nous devrons en effet choisir entre les deux nouveaux personnages disponibles pour la suite de l’aventure et veiller à ce que son Psycho-Pass ne s’assombrisse pas, avec le risque bien entendu de nous retrouver nous-mêmes sous le canon du Dominateur, qui se veut être le symbole du juge et du bourreau.
Lent à la détente
Se présentant donc sous forme de graphic (ou visual ?) novel, Psycho-Pass Mandatory Happiness serait un excellent livre. Sous forme de jeu, hélas, la sauce ne prend pas. Dans de trop nombreux cas, nous nous retrouvons à bourriner la touche « X » pour passer les dialogues qui sont très nombreux, parfois très longs et inintéressants. Bien entendu, comme tout jeu du genre, il est codifié et nous donne la possibilité d’influer sur l’histoire en prenant une direction ou l’autre. Cependant, les choix décisifs sont noyés dans la masse des autres choix multiples, comme par exemple la possibilité de prendre ou non les cachets pour stabiliser notre situation émotionnelle, qui est au final un choix critique pouvant vous tanner d’un « Game Over – Bad end » sans crier gare.
- Alpha, sale gosse.
- Le Dominateur en mode « Berserk »
- Le blondinet rappellera quelque chose aux gens qui ont vu la série
D’ailleurs, nous nous retrouvons soit Inspecteur soit Exécuteur, mais en aucun cas nous n’allons mener l’enquête ou choisir d’exécuter (ou non) un criminel. Nous en sommes donc réduits à choisir de prendre la porte de gauche ou de droite. Je caricature et je grossis le trait bien sûr, mais vous voyez l’idée.
Ce qui est au final bien triste car le scénario peut se trouver prenant (bien que long à la détente), bien ficelé et capable de vous prendre aux tripes par moment. C’est d’autant plus dommage que le soft dispose des droits sur la musique et sur les voix originales des personnages de la série animée (les acteurs ont d’ailleurs enregistré de nouvelles séquences pour le jeu). En espérant que cela ne tuera pas les idées du studio 5pb. de sortir une potentielle suite, car la matière est là et bien là. Il ne lui reste plus qu’à la secouer un bon coup !
Note
12/20
Coincé entre licence et fan-service, Psycho-pass Mandatory Happiness ne développe pas le plein potentiel que lui permet pourtant le genre du visual novel. Parlant principalement aux connaisseurs de la licence Psycho-Pass, il essaie cependant de nouvelles pistes de réflexion sur l’histoire et sur les personnages tirés de la série animée. Cependant on en voudrait plus, le jeu reste cruellement trop court et lourdaud.
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