Robinson : The Journey

Robinson : The Journey

Nous le savons tous, les studios qui réalisent nos titres favoris s’inspirent régulièrement de romans, de films (même si les réussites sont plus mitigées dans ce cas) ou même encore d’éléments culturels, historiques ou bien encore de mythologie. Ici, nous ne pousserons pas le vice aussi loin que d’explorer la Grèce antique pour nous pencher sur un roman culte de Daniel Defoe publié en 1979, dont le titre ne vous sera sûrement pas étranger : Robinson Crusoé.

Il s’agissait à l’époque de narrer l’histoire de Robinson qui passa 28 ans sur une île en compagnie de locaux rencontrés sur place. Ici, il est toujours question de naufrage, mais d’une toute autre envergure et sur une lointaine planète nommée Tyson 3.

Le casque Playstation VR vissé sur le visage, allons explorer ces terres vierges de présence humaine ensemble…

Dans la jungle, terrible jungle

Notre aventure commence avec un ou une Robin installé(e) depuis un moment maintenant sur la planète, seul(e) survivant(e) de l’expédition du vaisseau Esmeralda. Si je ne peux préciser le sexe de notre protagoniste, c’est simplement parce que le studio Crytek aime à maintenir le trouble à ce sujet : la voix du personnage semble être féminine mais le physique est masculin. Le doute persiste donc.

Mais l’aventure ne se limite pas bien entendu aux interrogations du genre de notre personnage (et heureusement d’ailleurs). Comme je le disais, Robin se retrouve donc naufragé sur cette planète aux allures de Jurassic Park des temps modernes et peuplée de créatures pas trop recommandables.

Heureusement, notre cher Robin n’est pas complètement isolé et peut compter sur Higs. Pour vous parler un peu de cette petite boule de métal, Higs est à Robinson The Journey ce que Weathley est à Portal 2. Cette dernière sera en quelque sorte le petit ressort comique de notre aventure et permettra d’ailleurs d’aider à la réalisation de certaines quêtes. En effet, en plus de recevoir des indications simples de cette entité – « Viens par ici, fais ça, n’oublie pas de soulever ceci » -, nous pourrons en plus en prendre le contrôle dans le cadre de quêtes. Lesdites quêtes permettent de pouvoir poursuivre notre aventure, comme par exemple gérer le flux électrique venant d’une roue à aube pour restaurer le courant sur une antenne de communication.

Notre second petit compagnon n’est autre qu’un jeune tyrannosaure découvert lors de notre arrivée sur Tyson 3 et qui servira en quelque sorte d’animal de compagnie. La petite bestiole dotée du doux nom de Laika (référence au chien russe des premiers jours de la conquête spatiale) va d’ailleurs nous aider elle aussi dans quelques quêtes. Le jeu peut se résumer en gros à des phases dites d’exploration et à des mini-jeux en compagnie de notre ami rugissant. Les phases «balades» sont d’ailleurs prétexte à découvrir notre environnement et à en explorer l’histoire « pré-colonisation » (par exemple : des Higs colonisateurs sont arrivés en avance sur la planète pour y établir des avant-postes avec des habitations modernes, mais les choses ne sont pas passées comme prévu).

Niveau environnement, c’est une claque magistrale que j’ai prise. Les environnements sont beaux et détaillés, on se croirait vraiment revenu à la préhistoire, avec ce qu’il faut de danger inhérent. Le dinosaure et l’homme, deux espèces séparées par 65 millions d’années d’évolution, viennent tout à coup de se retrouver face à face… Oui, c’est du Jurassic Park, mais c’est franchement approprié.

Tournicoti – Tournicoton

Comme je le disais peu avant, le jeu est extrêmement détaillé, avec une distance de vue plus qu’honorable, surtout lorsque nous sommes à notre camp de base qui offre une vue imprenable sur la vallée et sur l’épave de l’Esmeralda. Les décors travaillés et l’ambiance sonore qui s’en dégage, tout est fait pour vous garantir une immersion de qualité et seuls quelques défauts techniques comme un très fort antialiasing viennent ternir ce tableau si enjôleur.

Cependant, qui dit très forte immersion, dit haut risque de motion sickness. Si ce type de malaise est purement subjectif et que je suis personnellement assez résistant à cet inconfort, je dois reconnaître que ce Robinson The Journey est un dur à cuire et m’aura facilement retourné l’estomac. Il m’a fallu courage et amour à votre attention pour remplir cette tâche ardue : ne pas décorer ma table de salon avec autre chose que des bougies.

Autre élément plus perturbant encore et qui tient ici purement et simplement du gameplay, la non-utilisation des Playstation Move qui auraient été pour moi un vrai plus dans la jouabilité du titre. Le jeu se joue actuellement seulement à la manette, ce qui est étrange étant donné que nous voyons les deux mains de notre personnage et que ce dernier possède une sorte de multi-outils qui lui sert à faire « léviter » des objets ou encore son environnement. L’utilisation des Playstation Move aurait été pour moi un réel plus dans le sens où il aurait renforcé l’immersion mais dans le bon sens du terme. Faire les mouvements propres au personnage aurait peut-être contribué à atténuer l’effet du motion sickness qui est omniprésent.

Cependant, malgré les défauts graphiques présents, ce motion sickness qui pourra vous faire tourner la tête ou même la rigidité du gameplay capable de vous freiner dans vos envies, le titre de Crytek vous promet l’aventure avec un grand A, mais surtout du dépaysement comme vous en aurez rarement vu.

Note

16/20

Décrire le titre de Crytek n’est pas facile. Naufragé des temps futurs, vous serez amené à découvrir une planète lointaine en compagnie d’Higs et de Laika le dinosaure. En dépit des défauts techniques bien présents, de la rigidité du gameplay ou encore du très fort motion sickness, Robinson offre un dépaysement que seule la génération VR peut nous offrir. Et si c’est cela qu’annonce cette génération, il est fort à parier qu’au fur et à mesure, les défauts disparaîtront pour laisser place à d’autres jeux davantage frappants. Et Robinson : The Journey en aura été un élément fondateur.

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