
Splasher – Attention peinture fraiche !!!
L’équipe de Press-Start vous avait fait découvrir Splasher en preview lors de la couverture de la Gamescom 2016 l’été passé. De l’eau a coulé sous les ponts depuis, une nouvelle année est arrivée et le bébé du studio français Splashteam (dont l’un des développeurs, Romain Claude, a travaillé chez Ubisoft et plus particulièrement sur Rayman Origins) a vu le jour le 7 février 2017. Splasher est actuellement disponible sur PC et Mac via la plateforme Steam et espérons qu’un portage sur consoles arrive bientôt, car ce titre a déjà un beau palmarès derrière lui (comme Owlboy…) : un trophée en 2015 venant du Festival Ludique International de Parthenay (ou le Flip) et une récompense du Jury de la Stunfest Indie Game 2016.
Vous vous doutez que le jeu est une production indépendante et vous savez, si vous me lisez régulièrement, que j’en suis assez fan. Si en plus le jeu est un platformer 2D croisant « Super Meat Boy » avec « Splatoon », deux jeux que j’affectionne beaucoup, le titre de l’équipe montpelliéraine de Splashteam capte dès lors toute mon attention.
- Super Meat Boy….
- plus Splatoon,
- nous donnent Splasher !!!
Ma petite entreprise, ne connaît pas la crise….
L’histoire de Splasher n’est qu’un prétexte pour offrir un terrain de jeu à un gameplay qui est l’intérêt voire le centre du jeu. Nous jouons donc un employé de la société Inkorp spécialisée dans la production de peinture. Mais voilà qu’un docteur fou du département Recherche et Développement décide de conquérir le monde en se lançant dans des expériences humaines pour transformer vos collègues en monstres dociles qui serviront de base à sa future armée. Tel un délégué syndical en pleine époque des charbonnages, notre héros prend son courage à deux mains et part à la rescousse de ses collègues, ce qui entraverait le plan patronal et accessoirement sauverait le monde d’un docteur maboule en puissance.
- Un petit rappel anti-tétanos…
- Le méchant VS le gentil
Bon le scénariste ne gagnera pas un oscar avec ce scénario écrit sur un ticket de la SNCB, qui a toutefois l’avantage d’offrir un contexte au gameplay du jeu : l’utilisation des peintures pour progresser et la structure des niveaux, à savoir un hub symbolisé par le hall d’accueil de la société Inkorp…
Super Paint Boy
Assez traîné, prenons la manette afin de voir ce que le héros a sous le capot. Le protagoniste peut sauter, courir et se laisser glisser contre les murs comme Mario. Très vite il obtient un Karcher lui permettant d’arroser les murs ou les ennemis. Ce dernier consommera d’abord de l’eau, puis au fur et à mesure des niveaux deux types de peintures viendront s’ajouter : la peinture gluante (en rouge) et la peinture rebondissante (en jaune). Les trois liquides ont un rôle très important dans le déroulement des niveaux car la présence des peintures rouge et jaune sur les murs va vous permettre de passer des obstacles, alors que l’eau nettoie lesdites peintures et permet d’actionner certains mécanismes.
- Des situations simples…
- à compliquées…
- puis complexes.
Notre apprenti peintre aura bien besoin de cet attirail s’il veut délivrer ses camarades et traverser les niveaux. Il devra rebondir comme un cabri, arroser les murs des bonnes couleurs et au passage collectionner la peinture dorée, indispensable pour délivrer le dernier collègue à la fin de chaque niveau. La structure desdits niveaux est assez simple mais efficace avec un thème pour chaque parcours. Vous retrouverez des séances d’affrontements avec les ennemis, la course contre la montre avec une montée d’acide sanctionnant les plus lents, un vent intempestif ralentissant votre progression, des mécanismes fonctionnant à l’eau ou autres liquides se basant le principe d’une roue de moulin, un train, etc.

Eh oui c’est comme ça la navette tous les jours pour le travail
Splasher offre pas mal d’environnements variés malgré le thème de fond qu’est l’usine Inkorp et, par conséquent, pas mal de façons de mourir. Heureusement des check-points sont présents et vous permettent d’éviter de tout refaire. Des mini-défis consistant à libérer un de vos collègues vous sont proposés également dans chaque niveau, qui, en cas d’échec, vous renvoient au niveau principal avec la possibilité de recommencer sans être pénalisé. Bref même si on meurt souvent, le rythme du jeu n’est pas coupé et l’aspect « die and retry » n’est pas du tout repoussant grâce aux balises présentes.
C’est dans les veilles marmites qu’on fait les meilleures soupes avec de jeunes carottes
Le style cartoonesque du jeu est assez sympathique et les développeurs français ont assez bien réussi à varier les décors de l’usine tout en gardant une teinte de couleur qui rappelle la morosité d’une bureaucratie kafkaïenne. Certes ce n’est pas aussi magnifique qu’un Rayman mais soyons honnête, vu le propos et le style de gameplay, je ne m’attendais pas à évoluer dans des vertes prairies ou des pistes de ski. Au niveau de la musique, les thèmes sont entraînants et on retrouve Aymeric Schwartz, qui fut compositeur et sound designer sur des projets tels que « Rayman Origins » et « Valiant Hearts ». L’animation est hyper fluide, ce qui est indispensable pour permettre à la maniabilité très réactive d’exercer sa magie ; vous serez surpris de réussir à passer certains obstacles. Et c’est cela la magie de Splasher, permettre aux joueurs lambda d’avoir la sensation d’être un pro du speedrun, un as de la manette. Cet exploit n’est pas uniquement le fruit de la jouabilité au poil mais profite aussi de l’intelligence du level design et d’une difficulté bien progressive. Les 22 niveaux vous occuperont une petite dizaine d’heures car pour finir le jeu, vous devrez délivrer 7 de vos collègues dans chacun des niveaux afin de débloquer la dernière porte. Pour les plus fanatiques, la salle d’attente d’Inkorp (le hub) offre le choix de parcourir un niveau en time attack.
- À contre courant
- Dans un mini-défi
- Attention aux remontées acides
En conclusion, je ne vois pas grand-chose à redire au sujet de Splasher, à part son prix de lancement (15 €) qui risque de rebuter ceux qui l’attendraient dans un Humble bundle et le fait qu’il reste un plaisir uniquement disponible pour le moment sur PC (mais est-ce un tort ? OK j’arrête de troller les consoles). J’espère que le succès commercial sera au rendez-vous pour que la Splashteam de Montpellier puisse nous livrer d’autres pépites.
Note
18/20
C'est une évidence, Splasher est une tuerie, une référence, un classique instantané. Je n’ai rien trouvé à lui reprocher, je me suis éclaté à faire les niveaux et je n’ai même pas râlé alors que je suis mort un nombre incalculable de fois. Les éléments du succès sont là : une maniabilité aux petits oignons, des niveaux bourrés de créativité, une bonne ambiance générale et une durée de vie plus qu’honnête. Alors oui ce n’est pas un jeu qui va vous occuper pendant de longues nuits mais il vous donnera le sourire et, oserais-je dire, confiance en vous. Car peu de titres se permettent de confronter le joueur à des situations difficiles qui lui demanderont le meilleur de lui-même, au point qu’un joueur novice en début de partie finira en vétéran aguerri du genre. Splasher, c’est aussi une belle expérience, une ode au gameplay et un must pour les amateurs de plateforme.
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