
Gran Turismo Sport – La simulation arcade grand public
Nous l’évoquions lors de notre aperçu de la démo de Forza Motorpsort 7, Gran Turismo fait partie du paysage vidéoludique depuis un bon moment. Monstre sacré de la simulation sur PS1 et PS2, la licence a pris du retard sur PS3 face à la série Forza sur Xbox. Va-t-elle reprendre du poil de la bête alors que les concurrents sont de plus en plus nombreux à l’image d’Assetto Corsa ou du plus récent Project CARS 2 ? C’est ce que nous allons voir avec Gran Turismo Sport développé par Polyphony Digital et édité par Sony sur PS4.
Une simulation (très) grand public
Le première chose que nous avons envie de faire lors du premier lancement d’un jeu comme Gran Turismo, c’est d’aller instantanément limer le bitume pour nous faire une première impression de la prise en main du titre. Une fois sur la piste, nous remarquons directement que GTS ne se situe pas dans la même catégorie que ses principaux concurrents, mais plutôt dans une semi-simu tendant vers l’arcade. La physique semble bonne, nous pouvons ressentir le poids de la voiture, son patinage, les différences d’adhérence entre les types de pneu, la glisse ou encore la difficulté de maîtriser la voiture lors d’un changement de direction brusque, mais le tout semble encore trop léger et moins poussé que dans une simulation actuelle et la sensation de conduire un veau n’est pas ressentie que sur les voitures des plus petites catégories.
- Démonstration d’un véhicule à l’achat
- Des voitures de rêve !
GT Sport se veut très clairement orienté manette. S’il offre bien la possibilité de paramétrer plusieurs volants par le biais de partenariats dans le commerce avec certaines marques, les joueurs du pad ne seront pas lésés et pourront même gérer la sensibilité des joysticks et le remapping complet des touches ainsi que plusieurs profils (du récent combo de gâchettes pour les pédales au mode croix pour accélérer et carré pour freiner façon PS1, en passant par le profil du stick droit façon PS2. Le tout est appréciable et nous ne nous sommes jamais retrouvé dans une situation comme dans Forza où la moindre pression sur les freins bloquait instantanément les roues, d’autant plus que quelques aides au pilotage sont là pour nous épauler.
Elles sont peu nombreuses, mais le principal est là : contrôle de traction, de la stabilité, ABS, aide à la trajectoire, … Même une conduite automatique rappelant le B-Spec des anciens épisodes est présente. Cela dit, l’apprentissage de la physique du jeu ne sera pas compliqué compte tenu de l’approche semi-simu et nous avons vite fait de ne garder que le contrôle de traction actif. De plus, ce dernier est réglable directement en course au même titre que la balance des freins, via un menu vous permettant d’afficher au choix la mini-map, un radar très pratique pour savoir où se trouve votre concurrent dans un virage sans perdre la piste de vue ou vos différents chronos. Avec une voiture 4×4, nous pouvons même changer l’équilibre du couple avant-arrière. Bref, nous avons trouvé Gran Turismo Sport très agréable à conduire pour autant qu’on puisse apprécier son orientation visiblement assumée.
- L’école de pilotage
- Les missions
- Expérience de circuit
Pauvre en contenu
Si nous avons été agréablement surpris par la maniabilité du titre, nous l’avons bien moins été par son contenu qui est, disons-le franchement, pauvre voire famélique pour un Gran Turismo. Nous en attendions bien plus en regard du passé de la licence. S’il avait été annoncé que le jeu s’orienterait multi-joueur en délaissant volontairement le solo, nous ne nous attendions pas à ce que ce solo se limite à un mode arcade vous faisant rouler une course sur chaque circuit selon trois difficultés, sur trois tours et avec une école de pilotage pour vous apprendre les bases. Cette école n’est pas l’équivalent des anciens permis permettant d’accéder aux diverses courses, mais juste un moyen d’appréhender la physique du jeu. À cela s’ajoutent huit missions sur huit niveaux et le mode expérience de circuit, sur lequel vous n’aurez d’autre but que de claquer un temps sur tous les circuits du jeu secteur par secteur avant de le faire sur le tour complet.
- C’est beau
- Vue arrière en caméra intérieure
Nous étions jusque là enclin à excuser GT Sport, puisque, nous vous le rappelons, c’est un titre qui se veut orienté multi-joueur en ligne. Et c’est là que le jeu fâche. Le mode Sport est famélique. Il ne propose à l’heure actuelle que trois courses qui sont lancées toutes les 20 minutes ainsi que trois autres épreuves planifiées à des dates bien précises. Durant ce temps, vous aurez le loisir de rouler en entrainement pour claquer votre meilleur temps qui sera retenu comme temps de qualification durant toute la durée de l’événement. À l’heure actuelle, nous avons réussi un temps magique sur une des trois courses, qui nous fait partir dans le top 3 à chaque course depuis trois jours. Parce que non content de ne proposer que trois courses différentes, le mode Sport ne les varie que peu souvent alors que des jeux comme Guitar Hero sont pourtant capables de proposer des parties qui changent à chaque fois. Pire, depuis une mise à jour des serveurs, les courses alors disputées à 24 ne sont plus disputées qu’à 12. Au moins le temps réalisé en entrainement se valide, contrairement au lancement du jeu pendant lequel vous aviez aussi accès à l’intégralité des voitures du jeu « gratuitement » (entendez par là que comme dans les précédents épisodes vous devez rouler et gagner des crédits pour acheter vos voitures chez le concessionnaire et que ce bug vous dispensait de passer par là).
Pour les amateurs de personnalisation qui seraient fatigués de limer les mêmes circuits avec les mêmes voitures, le mode salon nous tend les bras. Nous aurons alors le choix de rejoindre des parties d’autres joueurs ou de créer les nôtres. Course libre, entrainement ou course d’endurance sur le circuit de votre choix, avec la possibilité d’interdire des aides au pilotage et de définir l’heure à laquelle la course a lieu (ce qui joue sur la luminosité), le type de voiture, la limitation de la puissance et l’accès aux joueurs non fairplay, les options sont nombreuses et seule manque la possibilité de compléter la course par des bots et d’inviter directement un ami dans la partie.
- Le mode Sport. Vide.
- La grille de départ
- Première victoire
C’est beau mais…
GT Sport est beau, très beau même. Nous n’avons rencontré aucun problème de framerate sur une PS4 fat raccordée à un écran 1080p et le jeu se permet même d’offrir quelques options de paramétrage de l’affichage pour les plus exigeants. La modélisation des voitures est sans failles – elles sont superbes, les menus sont simplistes comme la série des GT sait les faire mais le tout manque cruellement de vie à l’inverse des arrêts aux stands tout bonnement spectaculaires et dignes d’un film. Le style musique d’ascenseur, pourtant jadis si plaisant, ne fait plus mouche et les musiques rock en course ne se remarquent pas, pire, elles énervent parfois. Sans parler de l’impression de vitesse qui, à l’image du ressenti du poids des voitures, ne se fait vraiment sentir que sur les grosses bêtes de compet’ à 1.000.000 de crédits, ainsi que des bords de pistes très fixes qui n’aident pas à la cohérence du tout. Dommage, les arrière-plans sont pourtant magnifiques eux aussi. D’ailleurs, nous pouvons faire des très beaux screenshots avec le mode photo.
- Le menu principal
- Le mode photo
- Un arrêt aux stands
Note
12/20
GT Sport se classe dans la semi-simu-arcade : il plaira au grand public qui aime les jeux de courses sans pour autant devoir se triturer les méninges dans les réglages de sa voiture, mais ne retiendra pas le pilote simu pur et dur. Si sa maniabilité est agréable, il pêche par un contenu famélique qui rendra l'amusement difficile sans plusieurs amis possédant eux aussi le jeu.
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