
JCB Pioneer: Mars – Bob le bricoleur martien
Vous connaissez depuis un moment maintenant mon amour pour les jeux qui viennent me susurrer des mots type « hyper-propulseur », « colonisation » ou encore « vitesse supraluminique » aux oreilles. Nous tombons aujourd’hui en plein dedans avec un jeu de survie martien, au sens propre du terme. Si les jeux de survie ont désormais pris toutes les formes possibles en passant d’un rescapé sous-marin jusqu’à récemment un barbare hyper masculin, les possibilités de renouvellement du genre s’en retrouvent fortement congestionnées.
Que vaut donc ce nouveau petit titre encore en accès anticipé sur Steam ? Montez avec moi dans notre engin de chantier spatial.
Mars, débris épars, ne sont pas une farce
Nous commençons cette découverte avec un cliché cinématographique qui s’applique de plus en plus dans le genre vidéoludique, celui du « Cette mission commençait pourtant bien ». Nous voilà échoué sur Mars, seul survivant d’une mission de colonisation. Et pour cause, nous étions déjà seul à la base. Volontaire pour la mission, nous devions poser les bases d’une colonie pour les frileux qui préfèrent débarquer plus tard sans trop se saloper les mains. Notre but, donc, dès le début du jeu, est d’éviter la méchante pluie de météorites pour rejoindre notre premier engin de chantier JCB et ainsi atteindre notre avant-poste composé de la capsule de survie, du hangar pour y mettre nos engins de chantier martiens et des panneaux solaires qui produiront – je vous le donne en mille – de l’énergie.
- Rude première journée
- Nous pouvons « facilement » vérifier le statut de nos relais énergétiques
- Ce « fusil » permet de réparer véhicules et structures
- Notre premier véhicule
Dès le début du jeu, vous découvrirez que vous devrez jongler avec 5 jauges principales : celles de la vie, de l’air, de l’énergie (pour votre combinaison ou votre véhicule), de la faim et de la soif. Toutes ces jauges devront être gardées à l’œil en tout temps pour parvenir à survivre sur cette planète très hostile. En effet, vous devrez affronter de démoniaques tourbillons d’air électriques, de la vilaine radioactivité qui s’échappe du sol, (encore plus terrifiant) du gaz corrosif mais surtout… de la glace. Pour affronter tout cela, vous serez accompagné de votre fidèle véhicule tout terrain équipé d’un bras pour recueillir différents minéraux et pousser davantage vos explorations. Ces minéraux d’ailleurs serviront à agrandir votre base des opérations et font partie de ce que nous connaissons très bien ici-bas comme l’aluminium, le fer, le carbone, etc.
Venons-en à notre base. Si vous commencez par un pied-à-terre des plus rudimentaires, vous serez amené à l’agrandir pour vous assurer de votre survie. Fort heureusement, le jeu vous propose des missions qui vont vous apprendre quoi construire et comment le faire. De ce fait, vous pourrez directement commencer par la réparation des installations déjà en place et la construction d’un « biodôme » qui va produire de quoi faire de la nourriture ainsi qu’un générateur d’oxygène, sans quoi, et bien je ne vous fais pas de dessin. Au fil des missions, les composants demandés seront plus nombreux et complexes, vous forçant à aller explorer davantage votre terrain de jeu et quitter votre doux foyer sécuritaire pour les steppes glacées/foudroyées/radioactives de Mars. Et dire qu’Elon Musk est tout fou à l’idée d’aller y poser le pied. It’s a trap.
- Bonne grosse purée de pois
- La carte est dans le menu pour quitter le jeu
- La liste des missions
- L’inventaire de ouf
Qui plus est, pour survivre à vos pérégrinations, votre habitat principal dispose de différentes consoles qui vont vous proposer les missions, vous permettre d’améliorer votre combinaison ou encore servir d’imprimante 3D pour fabriquer des choses bien utiles. Les missions nous rétribueront d’ailleurs avec deux types de points : les Points de Recherche et les Points JCB qui vous permettront tous deux de lancer des recherches pour vos véhicules et structures. D’ailleurs, en ce qui concerne nos amis les véhicules, nous pouvons en dénombrer 3 à l’heure actuelle, allant d’un modeste tout terrain avec bras télescopique au vrai et lourd transport de gravats. Ces véhicules peuvent être, comme je le disais, améliorés au travers d’un arbre technologique afin de les rendre plus performants pour parcourir de longues distances ou plus résistants aux dangers locaux. Cependant si vous choisissez par exemple d’en booster les capacités par une branche, vous vous couperez d’autres avantages qui auraient pu être bien utiles. Tout ceci est d’ailleurs valable aussi pour les combinaisons, le but sera donc d’en avoir plusieurs (combinaisons et/ou véhicules) pour au final parer à chaque problème et avoir le choix entre « je reste dans le coin peinard » et « je vais risquer mes fesses pour de la caillasse ».
Voir Mars et mourir
Souci inhérent à l’early access, le jeu reste truffé de bugs en tout genre, dont certains très frustrants en pleine avancée de partie, comme par exemple la disparition d’items de votre inventaire. L’inventaire, parlons-en. Pour ne pas y aller par quatre chemins : c’est une catastrophe. On pourrait le qualifier d’ancêtre tellement il est peu intuitif. Par ailleurs, quasiment chaque structure a son propre inventaire et ces derniers ne communiquent pas entre eux. Prenons un exemple : je souhaite fabriquer un récipient à air en vue de planifier une longue sortie avec mon petit rover JCB. Il me faut donc du plastique et de l’aluminium. Hélas, je n’ai que du plastique sur moi, l’aluminium étant stocké dans mon entrepôt. Je vais donc devoir sortir, aller chercher le précieux bout de métal puis revenir, si tant est que j’aie suffisamment d’espace dans ma combinaison. Enfin, je vais devoir transférer l’aluminium vers l’inventaire de l’habitat, si tant est à nouveau que j’aie suffisamment d’espace dans l’inventaire de ce dernier.
- Et parfois, on se perd
- Embrouilles en approche
- La base du début est rudimentaire
- Les deux autres véhicules à débloquer
Comme vous pouvez le remarquer, rien qu’une petite fabrication vous prendra un moment si vous ne planifiez pas tout comme un entrepreneur et donc, de facto, vous fera perdre du niveau sur votre jauge de faim et de soif. Autre souci si vous n’êtes pas habitué à ce genre de jeu et que vous vous êtes jeté dessus comme un fan de science-fiction de base, le titre ne dispose actuellement que du mode « Extrême », ce qui signifie que tout ce que vous faites sur la planète vous en coûtera et que votre malheureux Rover martien aura la solidité d’un jouet en mousse. Pareil pour les outils ou autres structures qui se dégraderont à une vitesse alarmante. Toutes les décisions auront leur lot de conséquences. Un conseil, stockez très vite les munitions pour l’outil de réparation, car j’ai réussi à rater une de mes parties en « explosant » mon véhicule à dix mètres du hangar et sans réparation possible ; ma seule option fut de me jeter dans la lave d’un gouffre voisin. Glamour pour finir une partie.
Avant de conclure, abordons quand même l’aspect visuel du titre. Ce dernier tournant sur le moteur Unreal Engine, la partie graphique reste quand même largement en deçà de ce que le moteur est capable de faire, sans être moche ni jolie. Admettons toutefois que les effets de reflets de lumière (explosions, lampes, etc) restent eux très beaux. Le seul gros problème, selon moi, est la physique qui reste très hasardeuse, si bien que notre engin d’exploration pourra littéralement s’envoler et se renverser s’il nous vient l’idée d’heurter un rocher ou encore de prendre un virage un peu serré.
Pour conclure
Vous aurez sans doute remarqué l’abondance de références à la compagnie de véhicules lourds dans les screenshots, et pour cause, ce petit jeu est littéralement à la gloire de la marque d’engins de chantier. Cela m’a projeté dans l’antique Cool Spot de 1993 qui ne cachait qu’à peine sa promotion pour le 7up. Ici, vous verrez la marque apposée partout, même sur un mug dans l’habitat posé à côté d’un magnifique ordinateur portable de la marque Razer. Si ce genre de promotion ne me dérange pas en temps normal, cela devient problématique quand le titre semble devenir un vecteur publicitaire à part entière, affichant presque le mal qu’ont eu les développeurs à trouver un financement pour leur titre. Le gimmick se transforme alors en pathos et remet en question le statut du joueur. Est-il actif dans l’action ou spectateur d’une séquence pub entre deux épisodes de sa série TV favorite ? Si nous mettons à part cette considération, JCB Pioneer Mars pourra devenir un bon petit jeu de survie/exploration si tant est que les bugs frustrants rencontrés soient corrigés et l’inventaire remanié.
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