Project CARS 2 – T’as bien fait de recommencer

Project CARS 2 – T’as bien fait de recommencer

Après avoir fricoté avec la licence Need For Speed, les développeurs de chez Slightly Mad Studios ont décidé de s’aventurer dans un projet qui leur tenait à cœur. Pari gagné pour le studio, Project CARS fut un succès commercial incontestable, bien que la qualité du titre laissât à désirer sur énormément de points. Deux ans plus tard, nous avons droit à la suite de la «simulation». Project CARS 2 promet pas mal d’améliorations par rapport à son grand frère, avec un très large contenu. La promesse est-elle tenue ou n’avons-nous droit qu’à une simple suite ?

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La première chose qui frappe à l’œil en arrivant sur le menu principal, c’est que les habitués du premier titre se sentiront directement chez eux. En effet, la disposition du menu, la magnifique bande son orchestrale, tout ceci était déjà présent dans le jeu précédent. Ce n’est guère une critique, l’ergonomie est toujours au rendez-vous. Nous avons directement le choix de lancer une simple course entièrement paramétrable contre l’IA, ou alors d’aller affronter des adversaires en chair et en os dans le mode multijoueur. Nous reviendrons à tout ça plus tard, place d’abord aux options.

Nous retrouvons les classiques options graphiques et audio, toujours autant fournies. Les joueurs possédant un volant seront ravis. En effet, absolument tout est paramétrable et ceci peut être fait avec une simplicité inouïe. En outre, la liste des volants supportés par le titre est longue, et tous le monde sera servi. Bien sûr, le titre est également jouable à la manette. Nous ne rentrerons pas dans les détails concernant la maniabilité au pad, ce test ayant été réalisé principalement au volant, mais une chose est claire : c’est notablement mieux que le précédent titre. En effet, les contrôles sont précis et fluides, mais surtout jouables. Une bonne nouvelle pour les gens ne voulant pas investir dans du matériel onéreux. Ceci étant dit, penchons-nous sur le principal intérêt d’une simulation de course : la conduite. Mais avant ça nous avons pas mal de choses à faire…

Commençons par une simple course contre l’IA. D’abord, il faut choisir une voiture. Nous avons le choix entre 180 voitures réparties dans 28 catégories. Une liste dans laquelle des voitures de légende telles que la Jaguar XJR-9 Group C ou encore l’Audi R8 LMP900 côtoient des merveilles de technologie telles que McLaren P1 ou la Porsche 918 Spyder. Les voitures pilotables sont choisies avec beaucoup de pertinence, ce qui montre que Slightly Mad Studios est composé de personnes passionnées par tous ces bolides. Côté circuits, la liste est tout autant de qualité : 60 environnements proposant 130 tracés uniques, tels que notre très célèbre circuit national Spa-Francorchamps ou encore le très long et mortel Nürburgring Nordschleife. Le contenu jouable est véritablement un des points forts du titre, quel régal.

Comme si ce n’était pas assez, nous pouvons changer à peu près n’importe quoi sur les conditions de la course que nous allons disputer. En effet, un système appelé LiveTrack 3.0 nous permet de choisir la saison, la température, la météo, la force du vent et énormément d’autres paramètres. De plus, tout ceci est dynamique, afin que chaque course soit différente de la précédente. Cette quantité pharaonique d’options rend le jeu très fun à jouer, même si beaucoup de joueurs verront certaines de ces options comme des gadgets quand il s’agit de créer des compétitions et des leagues, à juste titre. Nous pouvons piloter n’importe quoi, n’importe où, n’importe quand. Vous voulez rouler au volant d’une monoplace sous la neige ? Aucun problème, le jeu le permet. L’IA est elle aussi entièrement paramétrable et les règles de chaque discipline sont automatiquement mises en place.

L’odeur de la gomme brûlée

Une fois à bord de la voiture, nous pouvons prendre part à des essais libres et des qualifications, ou nous pouvons nous plonger directement dans la course, ce que nous allons faire ici. Nous voici sur la ligne de départ, les feux virent au vert, c’est parti ! Après quelques tours de circuit le constat est flagrant, absolument tout a changé dans la conduite, à un point tel que nous ne pensons même plus être sur la suite de Project Cars, une fausse simulation. Contrairement à ce dernier, la physique et le comportement de la voiture ont du sens.

L’adhérence n’est plus quelque chose que l’on perd subitement, nous ressentons une réelle progression grâce à des pneus qui réagissent enfin comme de la gomme et non du plastique. Les transferts de masse sont totalement crédibles et rattraper une voiture qui part en survirage est enfin possible, bien que certaines voitures (souvent déjà présentes dans le premier opus) aient un comportement toujours trop artificiel. Les conditions météo et leur impact sur la piste (et les performances du moteur du jeu…) couplés à cette nouvelle conduite nous offrent une expérience de conduite assez réaliste, avec de l’aquaplaning ou une perte d’adhérence notable sur la neige, ce qui est soit dit en passant une véritable partie de plaisir.

Au niveau du ressenti au volant, ici aussi l’amélioration est palpable. Les imperfections de la piste sont retranscrites dans le volant ainsi que les pertes d’adhérence grâce à un retour de force qui est finalement utilisé correctement, ni trop, ni trop peu. L’intelligence artificielle elle aussi est perfectionnée. Elle nous permet d’avoir affaire à des adversaires aux réactions prévisibles et à la vitesse considérable plus la difficulté est haute. Toutes ces améliorations rendent le titre tout à fait plaisant à jouer et nous avons enfin droit à une simulation qui mérite de porter ce nom.

In-game, le festival des options continue. Côté caméra, nous avons ici encore le choix : vue pare-choc, vue capot, vue cockpit, vue casque, vue toit et vue de derrière. Chacun s’y retrouvera. En outre, le champ de vision peut être changé n’importe quand ainsi que la position de la caméra en vue cockpit. Toujours en vue cockpit, les mains du pilote ainsi que le volant peuvent être cachés, afin de ne pas être distrait par les semblables virtuels de ce que nous avons déjà devant nos yeux. Même constat pour l’HUD qui est entièrement modifiable. Après la course, nous pouvons nous y replonger grâce aux rediffusions de qualité et toujours fournies en options.

Graphiquement, le titre ne s’en sort pas mal du tout. Les voitures sont modélisées avec beaucoup de soin et les circuits sont vivants et animés. Le contenu est vraiment fidèle à la réalité. Cependant, avec des titres tels que Forza Motorsport 7 et Gran Turismo Sport, le jeu peut faire pâle figure dans certaines situations… Mais n’oublions pas l’aspect dynamique du jeu, c’est donc vraiment difficile de sanctionner le titre sur ce point qui n’est au final pas très important. Autrement plus important, les performances du moteur du jeu sont assez bonnes, bien que les conditions météo aient un impact négatif sur elles. L’univers audio lui aussi a subi une belle amélioration, avec des sons naturels aux transitions fluides, contrairement au jeu précédent.

Pilote en devenir

Maintenant rassuré de voir que la conduite est enfin fun, il est temps de voir si le mode carrière l’est tout autant. Nous avons droit à 6 carrières différentes scindées pour la plupart en 6 paliers pour 6 disciplines distinctes, allant de la plus accessible à la plus prestigieuse. Contrairement à son aîné, Project CARS 2 force les joueurs à progresser depuis le bas de l’échelle afin de devenir un meilleur pilote. Mais à part ce petit changement, force est de constater que le tout reste malheureusement fort inintéressant et redondant. En effet, les courses deviennent très vite répétitives et le manque de récompenses n’incite guère le joueur à vouloir progresser. Un véritable gâchis qui fait pâle figure face à l’immense qualité du contenu proposé. 

Finalement, l’intérêt principal du titre réside en son mode multijoueur. Globalement le même que dans le premier opus, et toujours autant paramétrable, nous avons maintenant une étiquette montrant aux autres joueurs notre niveau. Plus notre pilotage est propre, meilleure sera notre étiquette. En outre, plus nous remporterons de victoire, mieux nous serons classé. Cet aspect compétitif est intéressant, Slightly Mad Studios ayant déjà prévu des compétitions eSport sur le titre. Maintenant, reste à voir comment cela évoluera dans le temps. En effet, beaucoup d’autres titres utilisent un système semblable et les résultats ne sont malheureusement pas toujours probants. En tout cas, aussi proche de la sortie du jeu, les courses disputées en ligne sont souvent frustrantes à cause du manque d’expérience des joueurs. Mais vu la différence de conduite entre les deux Project CARS, cela est tout à fait compréhensible étant donné que même les habitués du premier titre se voient dépaysés.

Cette situation arrive beaucoup trop souvent…

Note

15/20

Il y a deux ans, j'avais absolument détesté Project CARS, un jeu qui n'avait aucune identité, au gameplay bancal. Je ne pensais pas que Project CARS 2 pourrait me plaire. Mais force est de constater que le titre s'en sort très bien grâce à une conduite souvent au top portée par une physique de qualité et de très bonnes sensations au volant. Le contenu est aux petits oignons et toutes les options qui me sont offertes me font perdre la tête ! Dommage que tout ce contenu n'a pas pu être correctement utilisé dans le mode carrière, qui est vraiment passable comme dans le titre précédent. Le jeu en ligne est à l'heure actuelle difficile à juger, mais je suis persuadé que Slightly Mad Studios pourra, grâce à lui, faire de Project Cars 2 une référence dans le paysage eSport des simulations de course.

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