
Insurgency: Sandstorm – Le meilleur FPS multijoueur de 2018
Voila maintenant quatorze ans que l’aventure Insurgency a débuté. Tout commença en 2007 avec Insurgency: Modern Infantry Combat, un mod pour Half-Life 2 qui connut un grand succès grâce à son gameplay pointu et ses batailles acharnées. Consciente du potentiel de son bijou, l’équipe de développement se regroupa sous la bannière New World Interactive afin de sortir la version commerciale d’Insurgency en 2014. Une nouvelle fois, le succès est au rendez-vous. Après une petite escale dans le passé avec Day of Infamy se déroulant durant la Seconde Guerre mondiale, Insurgency: Sandstorm est de retour, plus grisant, plus frénétique et plus spectaculaire que jamais.
« Je suis Oussama ben Laden, bienvenue dans Jackass ! »
Le jeu se base principalement sur la capture de différents objectifs sur la map. Ainsi, quatre modes de jeu sont disponibles: Firefight, Push, Skirmish et Checkpoint, le mode co-op. En outre, un mode compétitif avec classement est présent, basé sur le mode Firefight. Dans celui-ci, trois objectifs sont placés sur la map, chacune des deux équipes en possède un alors que le dernier est neutre. La première équipe ayant capturé les trois objectifs ou décimé complètement l’équipe adverse gagne la partie. Les joueurs morts au combat ne peuvent respawn qu’après la capture d’un objectif par un ou plusieurs membres de leur équipe respective. En plus de cela, tout fonctionne par vagues. Il n’y a donc pas de guerre de respawns individuels comme on les connait dans la très large majorité des FPS multijoueurs actuels.
Insurgency: Sandstorm ne fait pas dans la facilité. Adieu le réticule au centre de l’écran, le tir à l’épaule est impératif pour être précis. Le seul moyen de savoir si nos balles ont touché la cible, c’est de voir le cadavre de celle-ci baigner dans une mare de sang, ou alors une jambe qui s’envole après l’explosion de notre grenade que l’ennemi n’a sûrement pas remarquée en l’absence d’un indicateur l’avertissant de la proximité de cette dernière. Sans oublier qu’il faut bien faire attention à ne pas interrompre le rechargement de notre arme, sous peine de se retrouver avec une arme sans chargeur lorsque nous voudrons tirer. Aussi les snipers embusqués n’ont pas de soucis à se faire, ils peuvent camper sans crainte, leurs victimes n’ayant accès à aucune killcam trahissant leur position… Tout ce qu’il reste concrètement, c’est un petit soldat apeuré contrôlé par un joueur totalement perdu (dans un premier temps). Gare donc aux rushs irréfléchis et place plutôt à la tactique (et la frustration) !
Vient ensuite le mode Push. Ici, une équipe doit progresser dans la map en capturant tous les points possédés par l’équipe adverse. Une fois qu’un point est capturé, la défense doit battre en retraite. Toujours par vagues, les respawns ne requièrent plus forcément la capture d’un point mais plutôt la mort d’un certain nombre de joueurs dans l’équipe après quoi un timer s’enclenche. Mourir seul alors que le reste de l’équipe est toujours en vie demande donc de la patience et il n’est pas rare de devoir attendre plusieurs minutes avant de jouer à nouveau. Contrairement au mode Firefight, les modes Push et Skirmish rendent accessibles les huit différentes classes du jeu. Parmi elles, les classes Commander et Observer sont réellement les plus importantes.
En effet, un Commander peut appeler différents types de supports aériens ou de bombardements, mais il aura besoin pour cela d’être à proximité de la radio d’un Observer. il s’agit d’une paire qu’il faut impérativement posséder dans son équipe pour que la victoire soit une option. Chaque classe possède un nombre de places limité afin d’éviter par exemple le surplus de snipers ou le spam de roquettes. De surcroît, chaque classe ne dispose que d’un nombre de points limité afin de construire son équipement, chaque arme et accessoire coûtant un certain nombre de points. Cela rend chaque classe versatile sans pour autant causer un déséquilibre étant donné qu’un soldat ne peut porter qu’un nombre d’équipements limité sur le dos.
- Aperçu de l’équipement
Le dernier mode, Skirmish, consiste en une bataille à grande échelle pour la capture de trois points ainsi que la destruction d’une cache d’armes que chacune des deux équipes possède. Quand une équipe capture un objectif, elle se voit offrir une nouvelle vague de respawn, nourrissant sans cesse cet échange de tirs qui ne prend fin que quand une des deux équipes ne possède plus de vagues. Ce mode requiert une très bonne coordination d’équipe, la communication est donc primordiale, que ce soit via les appels vocaux pré-enregistrés ou via le micro. L’équipe va-t-elle prendre un pick-up armé afin de passer sur le flanc et surprendre l’ennemi ou alors va-t-elle demander un bombardement de fumigènes afin de rendre sa progression invisible aux yeux de l’adversaire ? Chaque partie est différente et demande une tactique spécifique. Battlefield en mode hardcore !
Enfin, le mode Checkpoint se joue jusqu’à huit joueurs en co-op. Il s’agit grosso modo du mode Push avec des vagues d’ennemis contrôlés par l’IA où chaque capture fait réapparaître les coéquipiers morts. Un mode solo était initialement prévu mais fut malheureusement abandonné durant le développement du jeu. Il fut donc remplacé par ce mode. Bien qu’il ne soit pas pour autant mauvais, le mode solo prévu aurait sans doute été plus intéressant, dommage…
Dans le feu de l’action
En plein mode Push, dans l’équipe attaquante, il ne nous reste plus qu’une seule vague de respawn. Le Commander nous avertit qu’il va demander un bombardement de fumigènes sur l’objectif à attaquer. Équipés de masques à gaz afin de ne pas tousser dans les fumigènes et dévoiler notre position, nous attendons son signal, retranchés à une cinquantaine de mètres de l’objectif défendu par une dizaine de soldats et quelques snipers. C’est le moment, un épais voile blanc recouvre l’objectif. Notre équipe sprinte vers le bâtiment alors que l’ennemi nous arrose de balles. Les balles sifflent, et beaucoup de nos comparses meurent sur le chemin.
Nous arrivons devant une porte fermée. Fusil à pompe en main, nous défonçons la porte. Un ennemi se trouvait juste derrière et se fait tuer par le choc. Alertés, nos adversaires se mettent à tirer sur la brèche, mais leurs tirs trahissent leur position. Une, deux, trois… Des deux côtés les pertes se font lourdes. Nous ne sommes plus que trois survivants, mais la capture n’aboutit pas à cause d’un ennemi caché quelque part. Il faut faire vite, l’équipe adverse dispose encore de plusieurs vagues de respawn et nous ne tarderons pas à nous faire submerger. Un dangereux jeu de cache-cache contre la montre se met alors en place. Pièce par pièce, nous fouillons le bâtiment. Soudain, des tirs retentissent derrière nous. Le fourbe était dans notre dos, mais malheureusement pour lui, l’entièreté de son chargeur s’est vidée sans atteindre personne. Nul besoin d’expliquer ce qu’il adviendra de lui. En tout cas, le point était maintenant entre nos mains, tous nos comparses tombés au combat ont donc pu respawn grâce à la capture pour emmener notre équipe jusqu’à la victoire !
Une fois le gameplay pris en main, ce genre de situation n’est pas rare, créant une expérience grisante et extrêmement satisfaisante. Les armes sont précises et le feeling est excellent. L’immersion est totale, principalement grâce au soin fou apporté par les développeurs au design sonore. Les détonations sont assourdissantes, les balles sifflent et notre personnage réagit vocalement en conséquence d’un tir de suppression, tout ceci se réverbère à l’environnement avec une justesse rarement atteinte. Il est très simple de connaitre la position d’un soldat rien qu’au son qu’il émet. Oh, et ce A-10 Warthog et son « BRRRRRRRT » si distinct, nos oreilles en prennent pour leur grade, je vous invite d’ailleurs à regarder la vidéo ci-dessous pour vous en rendre compte par vous-même ! Les graphismes quant à eux ne sont pas autant de haute volée, mais l’image qui nous est présentée est propre et le rendu est largement suffisant pour ce genre de jeu.
Tout n’est pas rose pour autant. Bien qu’elles soient assez intelligemment construites, les six différentes maps manquent de diversité et tendent à se ressembler dans leur construction et leur environnement (à l’exception de la map Refinery qui offre une verticalité intéressante). Quelques bugs graphiques entachent également ce tableau d’un désert du Moyen-Orient. Il n’est pas rare que des accessoires de notre arme ou alors les mains de notre soldat disparaissent et réapparaissent de manière aléatoire. Les déplacements ne sont pas toujours très précis, il arrive que nous restions accrochés à certains éléments de la map et certains passages sont bloqués sans raison apparente. Le jeu est aussi assez lourd par moments, surtout en mode Skirmish. Nous vous conseillons de baisser la qualité des ombres afin de rendre le jeu plus fluide. Le netcode non plus n’est pas parfait. Il arrive assez souvent que nos hits ne soient pas correctement enregistrés ou que nous mourrions en étant à couvert à cause de la latence avec le serveur, ce qui est extrêmement frustrant !
Néanmoins, en connaissant le passé des développeurs, il ne sera pas surprenant de voir ces bugs disparaître au fur et à mesure des mises à jour. New World Interactive a également promis à sa communauté l’arrivée de nouvelles maps ainsi que de nouvelles armes via des mises à jour gratuites, étoffant le contenu du jeu qui à sa sortie laisse comme un léger goût de trop peu en bouche. En outre, une version console sortira dans le courant de l’année prochaine. Reste à voir comment les développeurs comptent rendre le gameplay du titre compatible au pad, tâche qui risque d’être compliquée.
Pour terminer, un petit conseil : NE MOUREZ PAS ET NE JOUEZ PAS AU HÉROS ! Rendez-vous sur l’objectif…
Note
15/20
Bousculant les codes du genre avec son gameplay épuré et sa grande immersion, Insurgency: Sandstorm offre sans aucun doute la meilleure expérience de tir multijoueur de l'année. Bien que peu accueillante, celle-ci offrira à quiconque se donnera la peine d'apprendre une grande satisfaction grâce à son aspect tactique et sa grande rejouabilité. Le titre souffre néanmoins de quelques soucis qui peuvent rendre l'expérience assez frustrante, mais l'avenir semble prometteur pour le titre de New World Interactive qui continuera de supporter son jeu au fil des années.
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