Sisters Royale: Five Sisters under Fire

Sisters Royale: Five Sisters under Fire

Le shoot’em up, ce n’est pas qu’une histoire d’invasion extraterrestre. Parfois, le genre revient à des thèmes plus classiques pour justifier la pluie de tirs, comme dans le cas de Sisters Royale où le moteur de l’action n’est autre que… l’amour.

Au pays de Pultima, une prophétie raconte que cinq sœurs s’allieront pour venir à bout du grand méchant du coin dénommé Seytan. Ces cinq sœurs sont bien venues au monde et le peuple a cru à la réalisation de la prophétie censée les libérer. Manque de chance, les sœurs se détestaient et n’avaient aucune envie de s’allier pour combattre les unes aux côtés des autres. Leur instinct guerrier, elles allaient plutôt l’utiliser pour s’entre-déchirer dans un but précis : abattre leurs rivales dans la conquête du beau seigneur Yashin.

Sisters Royale : Five Sisters under Fire est l’œuvre d’Alfa System, une société japonaise qui, mine de rien, existe depuis plus de trente ans. Au cours de ces trois décennies, Alfa System a bien exploré le genre du shoot’em up, notamment avec la série des Castle of Shikigami. Des shoots verticaux pédestres dans la tendance des manic shooters, ce qui définit très bien aussi Sisters Royale avec une touche kawaï ultra colorée.

L’amour vache

Quand on vous dit que les sœurs ne s’apprécient guère, c’est un euphémisme. Durant les dialogues, elles n’arrêtent pas de se lancer des vacheries voire des insultes. Et le pire, c’est qu’elles ont l’intention d’évincer leurs rivales pour de bon à coups de missiles dans la tête. Quitte à y laisser leur peau, vos quatre sœurs et votre propre conscience sont bien décidées à empêcher votre idylle.              Débarrassez-vous de ces gêneuses dans les cinq niveaux du jeu et profitez du grand amour (et du twist de fin) après une partie de 25 minutes environ.

Dans la catégorie des manic shooters, Sisters Royale n’est certainement pas le plus corsé. Les niveaux sont assez peu chargés pour le genre, la vitesse des tirs ennemis est raisonnable et les patterns d’attaque des boss sont peu vicieux. La petite contrariété réside dans le mode de déplacement, à pied donc, qui vous ennuiera par moments dans le bon sens du terme. Par exemple, les sœurs sont obligées de contourner des obstacles, glissent sur la glace ou sont repoussées par des moulins à vent. Elles devront aussi se défaire à chaque niveau d’un midboss et d’un boss tout court, l’une de leurs charmantes sœurs. Pour ce faire, elles disposent d’un tir (à puissance variable), d’une « invocation » et d’une smart bomb.

Le jeu tire toute sa force de la variété des personnages. Chaque sœur (plus un perso en DLC) a ses spécificités qui changent grandement le gameplay. Une fois la partie terminée avec une sœur, on s’empresse d’en choisir une autre pour voir le résultat. Sisters Royale paraîtrait bien fade sans cette diversité, qui se manifeste sur trois plans. De manière classique, l’arme principale prend la forme de tirs centraux, latéraux, directionnels, etc. Ensuite, la smart bomb a des effets propres à chaque perso, qui s’expriment surtout visuellement. Enfin, et c’est là le plus l’intéressant, l’invocation marque la particularité de ces jeunes filles amoureuses.

L’invocation est une attaque qui se déclenche en laissant un bouton appuyé et qui implique un malus de mouvement. Le perso sera ralenti plus ou moins fortement, jusqu’à être complètement immobilisé. Selon le personnage, cette arme secondaire consiste en une triple épée pivotante, des entités tournoyantes à faible portée, une bombe à larguer à l’aide d’un viseur, etc. Si comme moi, vous passez la moitié du temps à utiliser l’invocation, vous aurez l’occasion de découvrir les forces et faiblesses de chaque modèle. Si vous voulez vous entraîner à éviter les boulettes des adversaires, choisissez la sœur dont l’invocation cible automatiquement l’ennemi. Si vous recherchez un trip à la Dodonpachi, optez plutôt pour la sœur qui possède un large rayon central comme invocation. Et si vous recherchez le scoring, dirigez-vous vers la sœur à l’invocation de proximité.

Loin des yeux, loin du score

Sisters Royale adopte un mode de scoring basé sur la proximité des ennemis. Plus vous vous rapprochez d’un adversaire, plus vous faites monter votre score. Pour les gros ennemis, les boss en particulier, les points sont symbolisés par des pièces à ramasser. Quand vous parvenez à achever votre sœur à bout portant, c’est une nuée de pièces qui s’abat sur le sol. En revanche, si vous êtes touchée, vos pièces sont éjectées de votre bourse – ce qui constitue finalement le seul désagrément de la perte d’une vie puisque les continues sont illimités. En somme, si vous voulez trouver de l’intérêt durable à Sisters Royale, il faudra vous tourner vers le « one-credit », le mode hard et le scoring. Car pour le reste, la partie de Sisters Royale n’est pas flamboyante. On ne s’y ennuie pas, c’est vrai, mais on ne tombe jamais de sa chaise devant une mise en scène spectaculaire ou une phase de jeu révolutionnaire. Les graphismes et les musiques quelconques ne sont pas là non plus pour éblouir. Sisters Royale se présente finalement comme un manic shooter moyen, dont le style kawaï souligne l’accessibilité. Je le disais, la première partie est pliée en 25 minutes sans aller énormément vers la case « continue ». Autant dire que c’est vite fini si vous n’accrochez pas à la course au score et surtout à la diversité des sœurs. Ceci dit, le jeu coûte moins de 15 euros sur Switch, PS4, PC et Xbox One. On est loin du vol caractérisé.

Note

10/20

Sisters Royale est un shoot’em up consacré au thème de l’amour, peu propice aux scènes épiques (hors du rayon +18 en tout cas…). Et effectivement, il n’impressionnera aucun joueur ayant pratiqué le moindre manic shooter. Son intérêt provient surtout de la diversité des personnages à contrôler, cinq sœurs aux propriétés bien marquées. Les mordus goûteront à chacune d’elles, puis choisiront leur préférée pour aller chasser le score.

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