
Le flop 10 des aléas du multijoueur
Mourir, réessayer, s’améliorer et triompher, cela fait partie des étapes indissociables de la vie d’un joueur lorsque le jeu en vaut la chandelle. Si mourir n’est jamais facile (comme nous l’avons vu dans la chronique précédente), j’avoue avoir eu un peu de peine à ne pas pouvoir développer davantage les énormes filouteries auxquelles se livrent les joueurs. Que l’on soit mauvais perdant ou mauvais gagnant, les stratagèmes mis en place sont parfois étonnants, parfois navrants. Voici donc une petite ode aux douloureuses situations que vous subirez (si ce n’est déjà fait) lors d’une partie multijoueur, que ce soit en ligne ou assis à côté de votre bourreau !

10 – Exploiter le méta-jeu
Je vous rassure, la sénilité ne me touche pas encore (enfin, je crois) mais nous allons commencer en douceur avec une situation déjà abordée. Que ce soit avec l’irritant spawnkill (vous réapparaissez sur la carte juste devant le viseur de l’ennemi qui n’a plus qu’à cueillir son frag) ou encore l’exploitation d’un effet inédit d’une compétence ou d’une arme dans une situation donnée, difficile de blâmer l’adversaire qui n’en est pas encore à tricher (no stress, on y reviendra) mais plutôt à profiter de situations avantageuses. C’est encore plus rageant quand votre adversaire vous propose de jouer à un jeu qu’il connaît mieux que vous et qui attendra votre cuisante défaite pour vous expliquer qu’en fait, il existe un bouton ou une situation qui aurait pu vous permettre de ne pas subir cet affront.

9 – Le micro en guise de distraction
Nous sommes d’accord, ce n’est qu’un demi-problème. En effet, l’option permettant de couper le son d’un joueur en ligne a été créée afin d’éviter de se faire vriller les oreilles. Et tout est possible : bébés malheureux, compagnons ou compagnes en manque de conflits domestiques, jeunes enfants criards dans des jeux Pegi-18 (je ne vise pas de jeu en particulier, il y en a trop) et j’en passe. Naturellement, les insultes et autres bruits disgracieux sont parfois de la partie aussi. Que ce soit volontaire ou non, soyez gentil et essayez le respect, ça ne fera pas de vous une mauvaise personne, au contraire.
8 – Le tirage de maillot
Au moins, l’avantage de cette expression est que vous visualisez instantanément le désagrément de la situation. Pas uniquement limitée au monde du sport, cette pratique consiste à physiquement s’en prendre à l’adversaire afin de le limiter dans ses actions. Que ce soit asséner un bon coup de coude au voisin pendant son combo ou carrément appuyer sur ses boutons au moment critique, le seul désavantage de la situation est de ne pas avoir un arbitre pour sortir le carton. Il vous reste toujours la possibilité de lui envoyer la manette sur le coin du visage en représailles, mais il semble que la violence n’attirera que la violence. Si vous n’entrevoyez pas de solution, certains jeux vous proposeront même de pallier la distanciation, via des fautes intentionnelles ou un tirage de maillot virtuel par exemple. Si EA dit que « tseuneguéme », c’est que vous pouvez le faire, non ?

7 – Le grand n’importe quoi
Il arrive très souvent qu’un joueur perdu dans les possibilités de gameplay se rabatte sur la bonne vieille technique du massacre de boutons. Cette méthode semble être la favorite des débutants des jeux de combat. Quand le gameplay permet de la souplesse (Dragon Ball Fighterz, parmi d’autres), cela peut même mener à une humiliante défaite que le gentil noob ne manquera pas de vous signaler. Nous sommes d’accord, le phénomène tend à disparaître avec les mécaniques de jeu actuelles, mais la frustration est grande de se faire battre par quelqu’un qui n’a aucune idée de ce qu’il a fait alors que vous avez plusieurs heures de vol.

6 – Haaaax
Je vous vois venir, je l’ai déjà mentionné dans d’autres épisodes de cette chronique, mais impossible de parler de désagréments en multijoueur sans aborder la triche dans son aspect le plus basique. Que ce soit pour pallier une faiblesse ou juste s’assurer une victoire, elle sera toujours une solution de facilité qui ne vous apportera aucune satisfaction (oui, je sais, je suis fou de prendre position mais j’assume). Je m’attaque donc aux frustrés du ratio parfait ou aux fans du aimbot alors que beaucoup de jeux proposent la visée assistée. Heureusement, des exemples de joueurs punis ou bannis à cause de la triche ne manquent pas. Il semblerait que tout le monde ne voit pas le jeu comme un loisir ou un plaisir…

5 – La configuration avantageuse
Il m’était impossible de mettre ça sur le compte de la triche ou de l’exploitation de mécaniques cachées. Votre personnage s’est dissimulé dans les hautes herbes afin d’aligner la tête de l’ennemi dans le viseur mais vous vous retrouvez rapidement pris pour cible par un joueur qui semble n’avoir aucune peine à vous discerner parmi la broussaille. Ne retournez pas aux points précédents car votre adversaire n’utilise ni logiciel tiers illégal ni même une mécanique de jeu que vous ne connaîtriez pas. C’est encore plus simple que ça, car il suffit souvent de désactiver des options graphiques afin de ne plus afficher les détails des hautes herbes, vous laissant ainsi particulièrement visible au milieu d’une grande plaine défrichée alors que vous vous pensiez camouflé. Parfois, il suffit de modifier légèrement la résolution de l’affichage pour bénéficier d’avantages à la visée. Certains joueurs vont jusqu’à bidouiller leurs latences en ligne afin de vous prendre à défaut. Vous voyez ce que je veux dire quand ce n’est ni un hack, ni un exploit, n’est-ce pas ?
4 – Le spam ou « one trick »
Votre combattant excelle à distance ou dans le contrôle de zone (hadoken ou autre) ? Lancer un uppercut dévastateur et rapide se fait d’une simple touche ? Vous possédez un stock d’explosifs à faire pâlir les pires terroristes ? Mais qu’attendez-vous donc pour n’employer que cette technique afin de vous assurer une victoire facile ? Bon, d’accord, cette suite de questions ironiques n’avait pour seul but que de vous mettre en situation. Rien de plus irritant (ou presque) qu’un personnage qui abandonne toute logique pour recourir à une stratégie bas de plafond mais parfois bien huilée. Qu’on soit bien d’accord, si le personnage en face a décidé de vous laisser l’opportunité de placer plusieurs projectiles de suite sans les arrêter, grand bien vous fasse. Pensez juste au fait qu’il n’y a aucun mérite à limiter son personnage à une seule action et que le côté répétitif de l’affrontement ne sera pas du goût de tous. Ce qui est rassurant, c’est que les jeux tendent de plus en plus à proposer des alternatives afin de calmer les ardeurs des moins inventifs. Pouvoir se téléporter derrière un Deadshot qui ne connaît que la rafale de mitraillette n’a pas de prix, par exemple. Le coup spécial anti-aérien qui arrête les kangourous est tout aussi intéressant d’ailleurs.

3 – La tortue
Ne vous emballez pas tout de suite, je parlerai des campeurs dans quelques instants. Nous allons évoquer ici les malades du risque qui n’ont comme seule solution que de toujours prendre leurs distances, flanqués dans un coin comme une légion romaine à espérer que ça passe. Evidemment, le phénomène a tendance à disparaître tant les mécaniques de jeu actuelles permettent un nombre de stratégies toujours croissant. Un bon projectile bien placé, une prise qui passe le blocage, un tir à trois points au basket contre une défense de zone, une provocation de faute sur une défense à l’italienne au foot ? Malgré tout, rien de plus frustrant que de devoir courser l’adversaire qui a décidé d’éviter l’affrontement.
2 – Le campeur
La simple évocation de ce mot a le mérite d’hérisser les poils de tous les joueurs, sauf les campeurs eux-mêmes évidemment. Dans un battle royale ou un bon FPS multi, rien de plus embêtant que le joueur qui a décidé d’attendre sagement (en mode tortue, je vous l’accorde) derrière une porte qu’un malheureux joueur inattentif passe par là. Et c’est justement là que se situe la différence avec la tortue. On se retrouve la plupart du temps avec un sniper qui n’aura même plus la décence de tenter des manœuvres d’évitement, mais qui se contentera d’attendre patiemment que les autres fassent des erreurs. Il y a cependant un avantage : une fois que le campeur a été repéré, à vous de planifier une horrible vengeance à base de coup de couteau dans le dos ou de frappe aérienne dévastatrice sur sa position. Il vous reste la très visuelle et jubilatoire grenade à lancer juste au pied du malheureux vacancier en transit si vous préférez !

1 – La manette du deuxième joueur
J’aurais pu aborder le défaut technique, excuse officielle du mauvais perdant depuis que le monde est monde (enfin, n’exagérons pas, le jeu vidéo n’existe pas depuis des siècles). Non, je parle ici de cette vieille manette déglinguée que votre ami vous tendra car « il ne va quand même pas vous donner sa manette principale, hein ». Les choses peuvent même encore plus se corser si celle-ci n’a rien d’officiel avec une forme et une disposition des boutons exotiques. Rajoutez à cela des taches étranges ou des vestiges du repas de l’année passée et vous aurez la totale. Je ne dis pas forcément que tous les joueurs doivent toujours s’assurer de posséder le nombre convenable d’accessoires officiels, mais il me semble que « à armes égales » est une formule plutôt judicieuse.
Une pensée émue
Côte à côte ou en ligne, les interactions entre joueurs seront toujours le théâtre d’événements tantôt amusants, tantôt navrants. J’ai déjà un peu vendu la mèche précédemment mais les excuses sont faites pour s’en servir et un joueur qui tente d’expliquer sa défaite tombe souvent rapidement dans de la mauvaise foi. Que ce soit en blâmant un bug technique, un lag intempestif ou une manette capricieuse d’ailleurs. On aurait pu parler de ces grands moments de solitude à regarder un écran de matchmaking qui peine à se remplir de joueurs. Pire encore, lorsque la partie ne se lance que quand tous les joueurs ont coché une case « prêt » mais que tout le monde n’est pas au courant… J’aurais pu parler aussi de ces trolls qui ne vivent que par la frustration des autres, mais cette chronique aurait vite viré en réquisitoire.

Le jeu est un plaisir et doit le rester
Je vous rabâche souvent cette phrase mais, par définition, le jeu est une activité dont le but essentiel est le plaisir qu’elle procure. Ce qui veut donc dire qu’un peu de respect et du savoir-vivre envers les autres participants font partie intégrante dudit jeu. N’oubliez donc jamais que le fair-play n’est pas qu’une obscure expression anglo-saxonne mais bien un état d’esprit que beaucoup devraient garder en tête.
Et vous, il y a des joueurs ou des jeux que vous évitez à cause de ces désagréments ?
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