Scott Pilgrim vs. The World : The Game

Scott Pilgrim vs. The World : The Game

– « J’ai jamais embrassé de garçon. »

–  » T’inquiète, moi non plus. »

Mario a peut-être des soucis de dulcinée mais ce n’est rien à côté de la vie d’apparence banale de Scott Pilgrim, qui basculera dans une aventure psychédélique alors qu’il jettera son dévolu sur une livreuse Fedex. Pour ses dix ans d’existence, le voici de retour sur nos futures ex-consoles dans un opus, certes sans surprise ni changement majeur, qui devrait satisfaire les fans d’univers absurdes mais assumés. Vous l’aurez compris, j’avais déjà un coup de cœur pour l’univers du jeu et je n’ai pas trouvé de raison pour que cela change. Mais permettez-moi malgré tout d’argumenter.

On est les Sex Bob-omb !

Pour les retardataires ou ceux qui prennent le train en marche, Scott Pilgrim est un comics canadien adapté en 2010 au cinéma par Universal et développé en jeu dans la foulée par Ubisoft en version numérique pour PS3 et Xbox 360. Il raconte les exploits d’un jeune adulte paumé, bassiste à ses heures, qui tombe amoureux de la fille de ses rêves (littéralement), Ramona Flowers. Ce que Scott ne pouvait pas savoir, c’est que pour conquérir définitivement sa promise, il devra battre chacun des membres de la Ligue des Ex Maléfiques (au nombre de 7). Si certains choix de Ramona sont discutables, ils permettent des affrontements contre des ennemis emblématiques (le vegan et ses attaques survitaminées) à travers un beat ’em all nerveux et technique.

Le jeu n’a pas forcément bénéficié d’une refonte graphique ou d’un traitement remaster mais a le mérite de comporter tous les personnages disponibles à l’époque par DLC payant. D’un autre côté, étant donné le Pixel Art omniprésent, il aurait été difficile de faire mieux qu’un gros pixel en haute définition.

Je suis lesbienne de toi

Consciente de son univers fermement ancré dans les codes du jeu vidéo, la quête amoureuse de Scott sera divisée en 7 mondes (et un pour le combat final) qu’il vous faudra dépouiller de ses ennemis, ex ou pas. Parmi eux figure d’ailleurs aussi l’affrontement contre Nega Scott, la star des ennemis du dernier flop 10 ! Vous vous lancerez donc dans l’aventure jusqu’à quatre joueurs en local ou en ligne (mais pas les deux en même temps) dans un beat ’em all qui, sous ses airs de martelage de boutons frénétique, renferme beaucoup de mécaniques intéressantes.

Chaque personnage ( 6 et 1 « caché ») commence l’aventure au niveau 1 avec son attaque rapide, puissante, le saut et, fait surprenant pour un jeu de ce style, un blocage. Il est possible aussi de sprinter et ainsi attaquer en pleine course. Une jauge d’attaque spéciale vous permettra d’utiliser une frappe tournoyante quand vous aurez besoin de faire de la place. Il y a aussi beaucoup d’objets à ramasser pour les utiliser comme arme ou comme projectile. Vous pourrez même frapper sur certains objets qui frapperont à leur tour les ennemis pour revenir vers vous et… vous voyez l’enchaînement ? Les différences entre personnages ne sont pas flagrantes manette en main mais proposent à chaque fois des variantes visuelles propres au caractère du héros incarné (coup de masse au lieu de pied, etc.).

Vous mourrez beaucoup dans les premières parties, mais chaque passage de niveau vous octroiera une nouvelle technique qui vous permettra de vous débarrasser plus facilement de vos adversaires. Ainsi, vous maîtriserez des mouvements et attaques de plus en plus dévastateurs qui vous aideront à finir chaque monde de l’aventure efficacement. C’est ici qu’on découvre le sel du jeu car certaines techniques vont jusqu’à vous faire bénéficier d’un double saut, d’un contre dévastateur quand on y met le bon timing ou encore d’une attaque plongeante qui permet de rebondir sur les têtes des ennemis. En cas de Game Over, vous pourrez reprendre le dernier monde commencé avec trois vies et le dernier niveau de personnage atteint. Trois difficultés sont disponibles mais je peux vous assurer que le défi est déjà assez corsé en novice !

Les ennemis seront nombreux et variés et auront tendance à se tenir à leurs scripts. Ce qui constitue un avantage, étant donné qu’il n’attendront pas la fin d’une de vos prises pour vous interrompre et que vous devrez donc constamment vous placer convenablement et anticiper avant de lâcher vos meilleurs enchaînements. Malheureusement, il arrive souvent de mal évaluer la profondeur de champ tant les zones de contact avec l’ennemi sont minces. Certains événements viendront varier les plaisirs, comme casser des objets dans un temps donné ou encore traverser les murs d’une salle de concert afin d’éviter la charge d’un ennemi (encore ce vegan !). Vous trouverez des boutiques disséminées dans les niveaux où vous pourrez échanger l’argent obtenu en tuant des ennemis contre des consommables qui vous soigneront ou même amélioreront définitivement certaines statistiques du héros. À ce propos, les zones secrètes (et glitchées) seront une excellente source d’argent.

Si ta vie avait un visage, j’y mettrais mon poing

En marge de la campagne qui vous demandera de parcourir ses niveaux sans relâche jusqu’à débloquer toutes les techniques de ses personnages, quatre modes bonus proposent heureusement de passer ses nerfs dans d’autres contextes que celui de l’histoire. Vous pourrez ainsi vous concentrer sur les affrontements de boss, vous étriper entre joueurs en battle royale, résister à des vagues de zombies en survie ou encore jouer à la balle au prisonnier qui consiste pour l’occasion à mettre les adversaires au tapis à coups de balle de plage.

Si le jeu n’est certainement pas là pour révolutionner le genre et ne propose rien de plus (ni de moins) que la version d’il y à dix ans, il a le mérite d’assumer son statut de bon gros délire improbable à coups de références geek. La musique est au top et fleure bon le 8-bit rock. La montée en puissance de chacun de vos personnages se fait sentir à mesure que vous gagnez des techniques efficaces. Bref, l’expérience est très concluante mais comme je vous l’ai déjà dit, ils m’avaient déjà à « Scott » !

Note

15/20

Cette adaptation vidéoludique n'a pas pris une ride (un pixel ?) du fait de son identité graphique et propose toujours un défi corsé où l'on ressent la montée en puissance de ses personnages à chaque nouvelle capacité débloquée. Les mondes et les ennemis sont très variés, ce qui permet de ne pas sombrer dans le massacre de clones dans les égouts, puis dans la rue, puis... Qu'on soit seul ou entre amis (mêmes virtuels), on y reviendra souvent afin d'expliquer une bonne fois à ces Ex Maléfiques de lâcher l'affaire.

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