
World of Warcraft – Shadowlands
« Ah tiens, ça existe encore WoW ? »
Oui, ça existe encore. Et plus que jamais ! Incontestablement, World of Warcraft aura été l’un des plus grands pionniers du genre MMORPG. Que ce soit en bien ou en mal, chaque extension représente toujours un sacré évènement pour les joueurs.
Qu’on soit un vétéran de Vanilla ou un petit nouveau, qu’on soit un collectionneur de hauts faits ou un raideur acharné, qu’on soit plutôt solo ou plutôt dans une guilde… Chacun va avoir un avis différent, simplement parce que chacun de ces profils s’attaque à un contenu adapté à ses besoins. Oui, il y a eu un sacré chemin parcouru depuis Vanilla et je propose de vous faire un petit compte rendu de ce qu’est devenu World of Warcraft, 16 années après son lancement en 2004.
Le 24 novembre 2020, 23h30
Ce soir-là, comme un grand nombre de joueurs, j’étais en train d’attendre le lancement de Shadowlands. Et dire que je n’y avais plus vraiment joué depuis Wrath of the Lich King. J’ai monté un avatar spécialement pour l’occasion et j’ai observé les joueurs autour de moi qui attendaient avec joie et allégresse que le PNJ s’illumine enfin. Je pouvais deviner que les serveurs discord devaient être plus animés que jamais. Sur les canaux de discussion, il y avait des paris à propos de quand arriverait le premier crash serveur et puis les blagues traduisaient simplement une bonne humeur générale. Cerise sur le gâteau, ce n’est pas tous les jours qu’on peut observer une interminable procession de mammouths dans la capitale d’Orgrimmar.
Minuit arrive, et j’aperçois une armée de joueurs foncer comme des affamés sur ce pauvre PNJ… le top départ est enfin lancé et nous allons découvrir à quoi ressemble Shadowlands !
Résumé du Lore (avec le moins de spoilers possible)
La situation politique sur laquelle débute Shadowlands est bien évidemment totalement chaotique (dans ce jeu, c’est une sorte de tradition). À la suite de la chute d’Arthas, Sylvanas Coursevent s’est longuement efforcée de trouver un moyen d’échapper à la mort, et ce quoi qu’il en coûte. Pour arriver à son objectif, Sylvanas retrouve Bolvar Fordragon (qui avait pris place sur le trône de glace) afin de détruire le heaume de domination (vous savez, ce casque qui octroie le titre et les pouvoirs de Roi Liche). En conséquence, un déséquilibre s’est créé entre le monde des vivants et celui des morts : l’Ombreterre or Shadowlands if you préfère. Le principal symptôme de cet acte est l’ouverture d’une immense brèche dans le ciel, juste au-dessus de la Citadelle de la Couronne des Glaces. Ce n’est pas tout, car Sylvanas a littéralement enlevé quelques chefs de faction avec l’aide de mystérieuses créatures ailées. Témoins des actes odieux de la reine Banshee, les chefs d’Azeroth ont accumulé du ressentiment envers elle et se sont associés pour l’affronter. En tant que héros, nous empruntons un passage vers l’Ombreterre avec le risque de ne jamais pouvoir en revenir.
L’Ombreterre
L’Ombreterre est composée d’une infinité de royaumes des morts, mais nous n’en visiterons que cinq d’entre eux (ce qui est déjà pas mal en vérité). Le principe est clair : au moment du trépas, l’âme du défunt est d’abord envoyée à la capitale d’Ombreterre, Oribos. Ensuite, selon les actes menés dans le monde des vivants, un Arbitre envoie l’âme du défunt dans le royaume qu’il mérite. Comme vous pouvez le deviner, il y en a qui sont clairement moins sympathiques que d’autres. Dans cette extension, nous visiterons le Bastion, Maldraxxus, Revendreth, Sylvarden et l’Antre. Chacun de ces royaumes est gouverné par une Congrégation qui joue un rôle précis dans le processus de la mort.
Le Bastion
Le Bastion est gouverné par la Congrégation des Kyrians qui sont représentés comme une sorte d’ange-guerriers. Cet endroit est particulièrement sublime et nous évoque un mixte entre les concepts de Paradis et de l’Olympe. Une fois mort, il est difficile de devenir un Kyrian, car cela nécessite d’être une âme particulièrement noble et pure. De plus, puisqu’il est absolument nécessaire de purifier totalement leur âme, les épreuves que subissent les nouveaux sont particulièrement difficiles à encaisser. De fait, les recrues doivent notamment vaincre leurs peurs et leurs ressentiments d’autrefois. Pire encore, elles doivent impérativement accepter d’oublier l’intégralité de leurs souvenirs afin de devenir entièrement neutres et impartiales envers les vivants. Ce dernier point est important, car leur mission est d’aller chercher les nouvelles âmes dans le monde des vivants et de les guider vers Oribos afin d’y être jugées par l’Arbitre.
Maldraxxus
Maldraxxus est gouverné par la Congrégation des Nécro-Seigneurs. Ceux-ci gèrent tout ce qui concerne la protection des royaumes des morts (sous couvert de nécromancie). En effet, ces Nécro-Seigneurs aiment bien faire des expériences bizarres sur les cadavres ou encore jouer avec des poisons. Bien que ces expériences douteuses laissent penser que nous avons affaire à un royaume de nécromanciens, la vie en Maldraxxus est plutôt rythmée par l’amour de la baston. Les habitants sont des gladiateurs aguerris qui représentent fièrement l’une des Maisons Maldraxxi en s’affrontant constamment les uns les autres… mais avec un esprit de compétition exacerbé et les conséquences que cela implique. Il y a cinq maisons au total :
- « maison de la peste » : la voie du poison, des potions et des champignons ! Une belle bande de savants fous qui adorent inventer des trucs plus ou moins douteux ;
- « maison des élus » : la voie des combattants de force brute animés par l’honneur du guerrier ;
- « maison des yeux » : la voie des espions (aka le service des renseignements de l’Ombreterre) ;
- « maison des rituels » : la voie des nécromanciens, des liches et autres rituels magiques ;
- « maison des assemblages » : la voie du prélèvement d’organe et du démembrement pour ensuite reconstituer des bouts de cadavre en un truc indéfinissable. Parmi les cinq maisons, celle-ci est clairement la plus gore.
Ces joyeuses activités sont définitivement cohérentes avec l’allure hideuse des lieux. Malgré ce petit côté « méchant » des Maldraxxi, la mission des Nécro-Seigneurs est avant tout de protéger l’Ombreterre en constituant une armée de cadavres qu’ils recyclent en continu. Autrement dit, nous avons affaire à l’armée des morts qui défend honorablement l’Ombreterre.
Sylvarden
Sylvarden est gouverné par la Congrégation des Faë Nocturnes et plus particulièrement par la reine de l’hiver. Ce royaume regorge de créatures féériques excessivement paisibles et bienveillantes. C’est là que sont envoyées les âmes proches de la nature, des rêves et des esprits. Leur mission est d’assurer le cycle de renaissance des âmes et donc la réincarnation des morts dans le monde des vivants. Visuellement, la zone tout entière est belle. C’est paisible. La musique est une douce mélodie à la harpe… C’est une jolie petite bulle d’air après avoir connu Maldraxxus.
Revendreth
Revendreth est gouverné par la Congrégation des Venthyrs, avec à sa tête le roi Denathrius. C’est là que sont envoyées les âmes qui se sont montrées trop orgueilleuses durant leur vivant. La particularité de cet enfer est que les âmes qui l’habitent méritent une seconde chance, mais elles doivent d’abord la mériter. Ces âmes sont donc envoyées dans ce royaume afin d’y trouver une rédemption. Il s’agit d’un royaume assez sombre à l’architecture gothique et où les habitants ont une allure d’élégants vampires. Les joueurs qui ont joué à Castlevania apprécieront incontestablement cet endroit !
Le point commun de ces quatre premières zones, c’est une pénurie d’anima. Il s’agit d’une énergie qui accompagne une âme et qui permet à l’Ombreterre de faire tourner la boutique correctement. Cependant, à la suite du déséquilibre créé par une certaine personne, les âmes ne circulent plus comme elles le devraient. Dès lors, où vont les âmes ? … dans l’Antre.
L’Antre
Le manque d’anima dans les Congrégations a créé une situation catastrophique pour les décédés. Qu’ils soient méchants ou gentils, ils se retrouvent tous par défaut dans l’Antre alors que cet endroit est habituellement réservé aux plus grosses ordures de l’univers. Gouverné par le Geôlier, il s’agit d’une zone de haut niveau qui vous rappellera les enfers dans lesquels on peut entendre les âmes hurler d’horreur sous la torture.
Quel contenu pour les niveaux max ?
Votre congrégation
Tout d’abord, il est nécessaire d’atteindre le niveau 60 (maximum), puis de terminer l’histoire principale. Ensuite, vous allez choisir votre congrégation qui aura sa propre campagne de progression. Je dis « vous », car ce choix est strictement personnel. En théorie, vous en choisissez une seule et vous y resterez, car vous allez devoir vous investir dans cette cause (et ça prend du temps…). Pour ne pas tourner autour du pot, il s’agit d’une longue série de quêtes et expéditions journalières/hebdomadaires visant à récolter de l’anima. Ce point-là vous permettra de faire évoluer votre personnage grâce à des points de « renom », autrement dit votre réputation au sein de votre congrégation.
Selon la congrégation, nous y gagnerons des nouvelles compétences, des sorts, des habilités, des montures ou encore des apparences esthétiques. Bref, de quoi ravir les fans de roleplay.
L’Antre et sa Tour des Damnés
Les activités de l’Antre consistent en quelques faits d’armes visant d’abord à récolter des Stygies. L’Antre est un endroit particulièrement hostile et nous n’avons même pas l’aide de notre monture pour nous déplacer. Nous perdons nos précieux Stygies si nous mourons, mais il est toujours possible de les récupérer sur notre cadavre (un peu comme les âmes dans Dark Souls). Il faut savoir que ces activités dans l’Antre sont limitées. En effet, plus nous y passons du temps, plus nous attirons l’attention du Geôlier qui n’hésitera pas à nous mettre des bâtons dans les roues et corser notre expérience de jeu. Au bout d’un certain nombre de faits d’armes, il perd patience et vient nous tuer personnellement. Nous n’avons aucun moyen de lui échapper, ni même de lutter contre lui.
Ce n’est pas tout, car au sein de l’Antre, on trouve également une tour. Il s’agit de Tourment, la Tour des Damnés. Le Geôlier y enferme ses plus beaux… trophées. Le principe est très simple : c’est une tour où l’on trouve des ennemis de plus en plus costauds au fur et à mesure qu’on grimpe les étages. Je ne vous cache pas que j’ai trouvé cet endroit particulièrement hardcore (ceci est peut-être lié à ma « classe tissus »).
Cette tour présente deux grandes particularités :
- La première est que vous ne pouvez mourir qu’un certain nombre de fois avant d’être renvoyé de la tour. Par exemple, si vous décidez d’y aller en solo, vous n’aurez que cinq vies au total.
- La seconde est que vous trouverez ici et là des orbes d’anima qui offrent un boost pour votre personnage, par exemple un sort renforcé ou encore des points de vie supplémentaires.
Autant le dire, il vaut mieux être bien préparé avant d’y aller. Cet endroit n’est pas seulement un moyen de satisfaire les amateurs de difficulté (qui varie selon la classe), car il permet surtout d’acquérir les composants nécessaires à la fabrication d’une arme de niveau légendaire.
Donjons, raids et communauté
Vous aurez bien entendu toute une série de donjons dont le niveau de difficulté varie : normal, héroïque et mythique+. L’intérêt est évidemment d’y ramasser des meilleures pièces d’équipement. En ce qui concerne les raids, au moment où j’écris ces lignes, il n’en existe qu’un seul : le Château Nathria. Ce premier raid devrait nous donner de quoi nous occuper puisqu’il comporte 11 boss.
Bon, sur ce point, vous savez déjà comment ça marche puisqu’il s’agit du système le plus classique du jeu.
En revanche, il est possible que vous vous posiez cette question : est-ce que la communauté des joueurs mérite sa mauvaise réputation ? Il faut le dire, WoW n’a jamais brillé par la qualité de sa communauté de joueurs. Réputée hautement toxique depuis des années, cette communauté n’a malheureusement pas évolué vers une attitude bienveillante. J’ai pu constater à de nombreuses reprises qu’il est particulièrement détestable de faire des donjons en compagnie de parfaits inconnus. Égoïstes et insultants, c’est parfois difficile d’arriver au bout d’un donjon sans multiplier les décès et les migraines. Dans le meilleur des cas, les membres de l’équipe savent ce qu’ils doivent faire pour atteindre le boss final en un temps record, en prenant un maximum de raccourcis et sans échanger le moindre mot. Gare à celui qui fait un pas de travers, car il terminera dans un déluge d’insultes et de reproches.
Par moments, il est possible de tomber sur des gens sympathiques et franchement bienveillants. Ceux-là, ce sont ceux qui prennent le temps d’expliquer les strat, de plaisanter et – soyons fous – d’appuyer sur le bouton « résurrection ». Mais bon, ce n’est pas la majorité.
La gestion des rerolls
Pour les joueurs qui auront mené un premier personnage jusqu’au niveau 60, un nouveau système de leveling fait son apparition pour les rerolls et ce dès le niveau 50. Celui-ci donne le choix au joueur de :
- soit refaire l’histoire principale ;
- soit basculer immédiatement vers le mode « endgame » : choisir une congrégation, faire les quêtes annexes, les expéditions et les donjons. Dans ce cas, l’histoire principale est déjà validée et il n’est définitivement plus possible de faire ces quêtes.
Quel contenu pour les nouveaux joueurs ?
Bon, jusqu’ici, nous avons évoqué l’extension Shadowlands à proprement parler, mais quid des nouveaux joueurs ? Shadowlands est tout de même la huitième extension de World of Warcraft. Pour les newbies, il est facile de se perdre dans toutes ces cartes qui se sont accumulées avec le temps. Blizzard propose désormais de voyager dans le temps à l’aide d’un PNJ nommé Chromie.
Avant cela, du niveau 1 à 10, vous aurez le choix entre :
- soit commencer votre aventure à la zone de départ de votre race, bref comme ça l’était déjà avant, un choix idéal pour les personnes qui sont atteintes de rerollite aiguë ;
- soit débuter dans une zone de la septième extension (Battle for Azeroth) : les Confins de l’exil. Celle-ci a été aménagée en tutoriel didactique pour les personnes qui découvrent WoW. Il va sans dire que la zone peut avoir quelque chose de très frustrant pour ceux qui connaissent déjà bien le jeu.
Ensuite, du niveau 10 à 50, nous pouvons littéralement choisir quelle(s) extension(s) nous souhaitons (re)vivre, en sachant que chacune des zones de la carte peut être faite dans n’importe quel ordre (les mobs s’adaptent toujours au niveau du joueur).
Malheureusement, dès que le gong du niveau 50 résonne, Chromie nous renvoie automatiquement dans le présent pour commencer Shadowlands. L’ennui est que nous atteignons très rapidement le niveau 50, bien avant de terminer le contenu de l’extension choisie. C’est super pour ceux qui veulent monter rapidement un avatar, mais Blizzard semble avoir oublié que les joueurs n’ont pas forcément envie de faire tout de suite la dernière extension ni de rouler sur tous les mobs qu’ils croisent. C’est un grand point noir pour ce profil de joueurs.
Si vous êtes dans ce cas, sachez que parmi les maîtres de guerre de votre faction, il existe un PNJ qui bloque le gain d’expérience d’un joueur pour 10 PO. Ces PNJ sont Behsten (Hurlevent) ou Stahtz (Orgrimmar). Vous pouvez bien évidemment le débloquer pour la même somme. Ce n’est pas nouveau, mais on ne peut pas le deviner 😉
Du coup, Shadowlands, c’est bien ou pas ?
Honnêtement, il y aurait encore tant de choses à dire sur Shadowlands. Pour l’instant, l’extension marque un début assez prometteur. Je suis curieuse de connaître l’évolution de tout cela au fur et à mesure que les patchs arriveront.
En l’état, l’histoire principale est vraiment intéressante et agréable à suivre. Le endgame semble avoir été suffisamment varié pour contenter les différents profils de joueurs sans jamais les pousser vers un temps de jeu excessif. En effet, bien qu’il puisse tout de même avoir un côté répétitif à la longue, une limite de farming a été plus ou moins imposée (par exemple, le fait de ne pas pouvoir rester trop longtemps dans l’Antre ou encore de limiter le nombre d’objets récoltés par semaine). De plus, cela reste à vérifier, mais j’ai ouï dire qu’un système de rattrapage sera mis en place dans le courant de l’année 2021 pour permettre aux retardataires de rattraper les autres sur le contenu. Ceci devrait permettre de limiter l’écart de progression entre les joueurs.
En ce qui concerne les nouveaux joueurs, il doit être nettement plus agréable pour eux d’avoir l’opportunité de découvrir le jeu à travers un tutoriel. En revanche, je regrette que l’ancien contenu ne soit pas davantage mis en valeur. Le système Chromie est vraiment intéressant, mais il a des limites. On dirait qu’il est fait pour les joueurs qui veulent rapidement terminer la phase de leveling et puis foncer sur le contenu de haut niveau. Quid des explorateurs ?
Sur ce, on se retrouve en fin d’extension pour faire le bilan ?
Ah, au fait… Pour la horde !
Note
16/20
Un excellent lore avec un contenu varié qui contentera tous les profils de joueurs, l'extension "Shadowlands" débute sur une très bonne note.
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