Pokémon Diamant étincelant – Perle scintillante

Pokémon Diamant étincelant – Perle scintillante

2007 n’était peut-être pas un grand cru de Beaujolais mais c’est l’année où les pokéfans ont pu tâter de la quatrième génération des aventures des monstres de poche qu’il faut tous attraper. Sur leur Nintendo DS, les joueurs avaient eu l’occasion de découvrir de nouvelles bestioles, une nouvelle Team de méchants et de nouvelles interactions grâce à l’écran tactile. Nous sommes en 2021, le Beaujolais est désormais surcoté et Game Freaks, très occupé sur un plus gros morceau, laisse la place à ILCA pour un remake qui oscille entre nostalgie bienvenue et modernité parfois mal ordonnée.

Un jour, je serai le meilleur dresseur

Après une courte scène d’introduction minimaliste à base d’écrans peu animés et de nombreux textes, votre personnage (dont vous choisirez le genre et la teinte de peau) se retrouve dans une situation qui l’oblige à « emprunter » l’un des trois Pokémons de départ au Professeur Sorbier. Votre rival prendra le type qui aura l’avantage sur vous et Aurore (ou Luka si vous jouez une dresseuse) choisira le dernier. Les personnages arborent des modèles « chibi » fort réussis et laissent la place à des modèles plus « réalistes » lors des combats. Les archétypes de PNJ sont assez peu variés et force est de constater que les personnages féminins ont bénéficié de plus d’attention, véritables « waifu » aux proportions avantageuses, aux vêtements justaucorps et aux poses toujours suggestives.

Les décors sont simplistes (parfois trop) et certaines zones semblent même plutôt vides. Vous pourrez déplacer votre héros avec la croix directionnelle et la touche B (à l’ancienne) ou avec le stick. J’ai très vite abandonné ce dernier mode de déplacement, car le jeu utilise toujours un système de case de positionnement qui donne des moments de frustration quand votre personnage se décide à finir son déplacement sur la case suivante qui correspond alors à une sortie ou carrément à un obstacle qui ralentit alors les déplacements. Autant dire que ma manette a manqué de finir dans la télé plus d’une fois, surtout dans les passages exigus. Dites-vous qu’avec la bicyclette, c’est encore plus amusant.

Je me battrai sans répit

La quête des huit badges d’arène est donc parsemée d’embûches qui ne seront pas du fait de la difficulté du challenge, car une fois atteint le niveau 30 avec les quelques Pokémons que l’on ne fait que croiser dans le premier quart de l’aventure, le reste des combats est une pure formalité. Même la Team Galaxy a un peu perdu de son prestige (sauf les personnages féminins, m’voyez). En effet, quelques duels sont particulièrement redondants (le montagnard avec une équipe de 5 racaillous ou le pêcheur avec 4 magicarpes !) et seuls certains combats clés vous apporteront de la variété.

Les activités annexes s’avèrent tout aussi inintéressantes. L’exploration du souterrain vous permettra de rencontrer de plus en plus de bestioles différentes et de collecter des objets et statues de Pokémon qui apporteront des bonus. La possibilité de l’explorer avec des joueurs en ligne ou avec un ami n’offre pour ainsi dire pas tellement plus d’avantages. Je me suis plus amusé sur un démineur que sur l’activité de minage ! Le Super Show Concours est tout aussi raté car quel que soit le type de concours, vous vous limiterez à appuyer sur une touche en rythme et lancer une compétence en synchronisation avec les autres participants. Il est possible de personnaliser les effets d’apparition d’un Pokémon en combat avec des effets à coller sur les pokéballs mais il est par contre très difficile de prévoir leur adéquation lors du Show. Pire, la confection de poffins, des friandises supposées améliorer le lustre de vos Pokémons, se limite à tourner le stick de la manette selon un rythme changeant.

Il faudra passer outre ces défauts et approximations pour approcher la Tour de Combat et sa Ligue terrifiante (tout est relatif) et ainsi étoffer efficacement son Pokédex et accéder à des zones et des situations plus intéressantes, comme la chasse aux Pokémons légendaires dans le Parc Rosa Rugosa, zone inédite à cette version.

Trop vieux pour ces c…

Après ces quelques lignes, vous comprendrez qu’il doit y avoir méprise. Comment un jeu aussi intéressant peut-il subir à ce point mes foudres ? Pour la simple et unique raison que le remake est paresseux et l’esthétique colorée fait plus figure de cache-misère que de véritable réédition. La Pokémontre avait réussi à l’époque à charmer les joueurs par ses fonctionnalités interactives mais même jouer avec ses Pokémons devient vite grotesque. Et pourquoi il y a encore cette calculatrice ? La plupart des objets qui peuvent être assignés à un sous-menu d’utilisation sont activables directement en appuyant sur la touche A et les techniques cruciales comme vol ou coupe sont assurées par un Pokémon sauvage qui passe inopinément dans le coin. On garde donc certaines vieilles mécaniques supplantées par l’accessibilité du jeu. Parlant de cela, le multi xp désormais de rigueur dans les derniers épisodes est présent ici et aurait mérité d’être une option ou un objet activable, surtout quand on découvre certains aspects intéressants paramétrables dans les options.

En combat, les animations oscillent entre inexistantes la plupart du temps et parfois richement détaillées. Les décors sont souvent vides quand il n’y a pas carrément une absence totale d’arrière-plan. Mais au moins, on peut voir les reflets dans l’eau ou sur du parquet pour donner le change au Ray Tracing si cher aux dernières consoles.

Je ne peux pas en vouloir au jeu ni à son scénario qui a su charmer tant de joueurs (n’a-t-on pas eu droit à Platine pour enfoncer le clou ?), mais bien à l’aspect technique paresseux et sans surprise, surtout quand on sait de quoi est capable la Switch.

Note

12/20

Une valeur sûre de la série Pokémon plombée par des approximations techniques. Un jeu qui semble être sorti trop rapidement ou qui a dû changer de main pendant le développement. Ce qui donne un périple doux-amer où le nostalgique se sentira floué alors que le nouveau venu n'y verra qu'un sous-épisode.

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