Pawarumi

Pawarumi

S’il y a bien un genre phare des années 90 qui a tendance à se faire discret de nos jours, c’est le shoot’em up. Ce style, très fortement imprégné d’une image arcade, sévissait effectivement dans les salles enfumées. Son principe est on ne peut plus simple : aux commandes d’un vaisseau, d’un avion de chasse ou de tout autre moyen de déplacement aérien imaginable (on se souvient par exemple de la série Cotton où le joueur contrôlait une sorcière volant sur son balai), il faudra éliminer tous les adversaires se dressant sur votre route en suivant la cadence imposée par le scrolling – qui peut être aussi bien horizontal que vertical. Que ce soit Space Invaders, 1942, R-Type, Gradius ou encore Ikaruga, nombreux sont les titres à avoir marqué le genre et bien que le shmup, comme on l’appelle affectueusement, est plus que jamais actif au cœur de la scène speedrun et superplay de par sa dimension scoring hyper riche, force est de constater qu’il en paie le prix. Car effectivement, c’est au sein de la scène indépendante que le genre s’exprime le plus, avec des titres ayant élevé la difficulté propre au genre à des cimes impitoyables – en sacrifiant parfois l’esthétique pour se concentrer uniquement sur le gameplay – tendant à le rendre confidentiel.

Pawarumi, le jeu qui nous intéresse aujourd’hui, tire d’emblée son épingle du jeu grâce à sa direction artistique. Le jeu arbore en effet des graphismes colorés et flashy qui servent l’ambiance « azteco-futuriste » du titre avec brio. Créé par l’équipe de développeurs français du studio Manufacture 43 (et financé en partie par le Centre national du Cinéma et de l’Image animée de Nouvelle Aquitaine), Pawarumi a un charme visuel certain qui évoque une version néon de Ikaruga et ce n’est pas pour nous déplaire. En se replongeant dans l’ambiance des salles d’arcade où sévissait le shmup à l’époque, nul doute que cette DA atypique aurait attiré les joueurs en masse vers une borne Pawarumi ! La bande originale reflète d’ailleurs plutôt bien l’aspect visuel du jeu et les compositions accompagnant les niveaux dynamisent l’action en nous plongeant dans l’ambiance.

Et manette en main, le tout est enjolivé par une mécanique intelligente reposant sur l’attirail du vaisseau. Trois armes sont équipées sur notre engin : une mitrailleuse laser envoyant de nombreux projectiles verts droit devant nous, un rayon d’énergie bleue capable de traverser les ennemis et des missiles rouges qui verrouilleront les unités adverses. Ces trois armes sont utilisables à tout moment et il suffit d’appuyer sur le bouton dédié à chaque arme pour l’utiliser directement, elles ne consomment pas de munitions. Les ennemis arborent eux aussi ces trois couleurs, et c’est là que les développeurs ont bien pensé leur système de jeu : selon le type d’arme utilisé contre un ennemi, trois subtilités s’offrent à nous. En tirant sur un ennemi bleu avec les missiles rouges, les dégâts infligés sont doublés, accélérant le nettoyage d’un groupe d’ennemis. En tirant sur ce même ennemi bleu avec les lasers verts, les dégâts n’augmenteront pas mais cela fera monter la jauge d’attaque spéciale du vaisseau – une attaque jauge pouvant être chargée sur plusieurs niveaux. Enfin, toujours contre cet ennemi bleu, utiliser le rayon bleu permettra de faire remonter notre barre d’énergie mais attention, regagner de la vie a un coût : un ennemi touché par sa propre couleur a tendance à devenir plus résistant et plus agressif.

Cette trinité des armes simple et efficace sert un jeu au challenge mine de rien assez important, tout en lui rajoutant un aspect scoring passionnant une fois maîtrisée : le cahier des charges du bon shmup est rempli ! Pawarumi se parcourt en trois modes de jeu : un mode didacticiel nous apprenant à utiliser les différentes armes à bon escient, un mode arcade qui est le cœur du jeu et un mode entrainement qui permettra de rejouer les niveaux une fois ces derniers débloqués en mode arcade. Particularité sympathique du mode arcade, le choix de la difficulté influencera le nombre de niveaux et leur ordre ; mais fidèle à la tradition du shoot’em up, le défi est considérable dès le mode Facile et mieux vaudra maîtriser la trinité des armes sur le bout des doigts pour voir la fin de l’aventure ! Petite mention négative personnelle, en tant que daltonien, j’ai parfois du mal à distinguer les ennemis verts des ennemis rouges dans le feu de l’action. Bien que la direction artistique flashy du titre aide à m’y retrouver un peu plus facilement, certains passages sont particulièrement confus si comme moi votre perception des couleurs est défaillante, et peut être qu’un mode Daltonien comme le proposent certains titres serait le bienvenu.

Note

15/20

Pawarumi est un bon petit jeu qui sent la passion du shmup. S'il ne marquera pas le genre comme un Ikaruga en son temps, il parvient à le rappeler à notre bon souvenir avec sa mécanique simple mais efficace des trois couleurs, servie qui plus est par une direction artistique atypique.

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