The Touryst

The Touryst

Ah les vacances ! Cette période de détente où l’on décide le matin ce qu’on fera de la journée. Mmm, comme c’est bon de se laisser emporter par l’improvisation. Est-ce qu’on va se balader aujourd’hui, faire du surf, visiter des donjons ?

The Touryst est d’abord une bizarrerie visuelle. À moins de jouer à Minecraft encore maintenant, ce n’est pas tous les jours qu’on voit des voxels (ou ce qui y ressemble). Les personnages et les décors semblent faits de petites briques Lego de toutes les couleurs. Un arc-en-ciel permanent à l’écran qui est aussi très dynamique : les cordages se plient et les herbes ploient naturellement quand on les frôle. En outre, la caméra libre permet d’observer ces petits éléments sous tous les angles, même en intérieur. Et ce qui s’affiche avec un flou digne de la Nintendo 64 au loin apparaîtra de près avec une netteté absolue. Attendez enfin d’admirer les effets de lumière resplendissants et vous comprendrez que l’aspect rétro cache en fait une grande réussite technique. Rien d’étonnant à cela quand on sait qui est à la manœuvre : le studio allemand Shin’en.

Pour vous resituer Shin’en, c’est le studio qui fait du F-Zero à la place de Nintendo depuis trois générations de consoles. FAST Racing League sur Wii, FAST Racing NEO sur Wii U et FAST RMX en titre de lancement de la Switch, c’est Shin’en. Sur les trois machines, la série FAST est un joyau technique. Et avant cela, l’équipe allemande avait servi la GBA et la DS avec les shoot’em up impressionnants Iridion et Nanostray, pas très célèbres mais assez bien notés par la critique, notamment sur le site de référence shmup.com. Chez Shin’en, on a donc des as du code qui ont encore mis à profit tout leur savoir dans l’exclusivité Switch The Touryst, avec l’objectif atteint d’un 60 FPS constant.

Shin’en, c’est le studio qui fait du F-Zero à la place de Nintendo.

The Touryst est un jeu de vacances, un voyage où l’on choisit de faire ce qu’on veut, dans l’ordre qu’on veut. Votre personnage fringué comme un vrai touriste débarque sur une île sans autre but que de glander. D’ailleurs, vous pouvez vous reposer sur des chaises longues et profiter de la vue sur la plage. Bien à la cool, vous détournez alors le regard du soleil éblouissant et vous apercevez un monument à visiter. Mais comment vous y rendre ? Pour le découvrir, il va falloir suivre les indices visuels, car The Touryst utilise peu de mots.

Le premier monument-donjon ne vous ouvrira pas les portes sans un minimum d’efforts. Quand vous aurez trouvé le moyen d’y entrer, vous vous retrouverez dans une sorte de mini-donjon avec une demi-dizaine de pièces à explorer. Chaque salle pose une énigme, assez simple pour ne pas vous bloquer longtemps et assez bien fichue pour ne pas se résoudre d’elle-même. Qu’il est bon de se sentir moins con ! Au bout du chemin, un boss vous attend, ou plutôt une nouvelle manifestation du défi technique. Ces gardiens de donjon ont une vraie grâce quand ils se déplacent et meurent avec panache dans un effet de désintégration magnifique. Pour les vaincre, il faudra à nouveau comprendre un mécanisme et l’appliquer avec un peu de doigté.

La première victoire dans le monument de départ vous rapporte un cadeau : le guide touristique d’une autre île. Avec ce sésame en main, vous demandez au marin de vous amener sur l’île suivante. Et c’est reparti pour l’exploration sans solution clé en main. Chaque île (sur un total de huit) constitue ainsi une nouvelle escale, avec ses propres lois qui la régissent. On commence donc par la parcourir de long en large en fouinant dans les boutiques ou en parlant aux passants pour débloquer des missions secondaires. Ces petites activités accessoires sont de vrais jeux dans le jeu et apportent toujours un gameplay différent. Avec un peu d’entraînement, on les réussit toutes mais il faut parfois s’accrocher. Il s’agit par exemple de réussir des figures de surf, de marquer un certain nombre de buts dans le temps imparti ou de jouer du tambour en rythme. Des activités qui ont aussi un air de vacances et qui ne manqueront pas de vous rappeler certains souvenirs, comme le passage inévitable à la salle d’arcade du coin.

The Touryst est un jeu de vacances, un voyage où l’on choisit de faire ce qu’on veut, dans l’ordre qu’on veut.

À la manière de Shenmue ou de Yakuza (pour citer une série qui fonctionne encore…), une petite salle vous invite à dépenser votre fric sur trois bornes. Pour le plaisir d’abord, mais surtout pour battre le high score de la petite frappe de dehors, qui vous promet une belle récompense si vous y arrivez. Visiblement, Shin’en s’est bien amusé en développant ces mini-jeux d’arcade ! Le premier ressemble à une adaptation de FAST sur GBA, tout en couleurs et en vitesse. Le deuxième est un mélange de Bomb Jack et Pac-Man, où il faut récupérer des pièces dans le bon ordre et avaler une sorte de pac-gomme pour se débarrasser des ennemis. Le troisième est un clone du légendaire Arkanoid, soit un casse-briques doté de plein de bonus. Ces trois petits jeux vont vous résister un moment grâce à leur système d’apprentissage très bien réglé, un pur régal !

Les huit îles sont donc autant de petits voyages sur des évocations d’Ibiza, Hawaï ou encore Santorin. Chacune d’elles diffuse une ambiance super sympa et il est toujours agréable d’y revenir, ce que le principe de l’aller-retour vous poussera d’ailleurs à faire plusieurs fois. Un indice sur une île devra ainsi être utilisé sur une autre île, ou une nouvelle capacité acquise à Ibiza sera bien utile à Santorin, enfin vous voyez le genre. Tout cela se fait dans la bonne humeur et sans stress, puisque que peu d’objectifs sont réellement obligatoires. Tant que vous réussissez les donjons, c’est tout ce que The Touryst vous demande. Il serait cependant dommage de ne pas se perdre dans toutes ces tâches facultatives qui vont vous faire sourire jusqu’aux 100 % d’achèvement. Et puis, il vous faudra parfois relâcher la pression après une phase de donjon agaçante…

En effet, il faut hélas noter le seul véritable défaut du jeu. À cause de la perspective, les sauts sont souvent hasardeux. Dans les séquences libres, on s’en moque un peu, on recommence et puis c’est tout. Mais dans une phase tendue de donjon, cette imprécision va vous taper sur les nerfs. Mention spéciale à cette salle de l’horreur où il faut sauter sur des petites boules bien glissantes et qui tournent en plus ! Il s’en est fallu de peu pour que notre testeur abandonne là The Touryst, mais il est ravi d’être arrivé au bout du bout de l’aventure.

Note

15/20

The Touryst est à la fois une réussite visuelle, technique et ludique. On s’amuse beaucoup à visiter les petites îles du jeu et à passer le temps dans des activités futiles, comme on le ferait en vacances justement. Après le F-Zero-like FAST RMX, le studio allemand Shin’en nous régale à nouveau dans un style très différent et dépaysant. Ne vous arrêtez pas à certaines phases horripilantes qui mettent à mal la maniabilité, car The Touryst est bourré de plaisir à 90 %.

Réactions

  • cyborgjeff le 10/01/2020

    Moi j’ai un tout petit peu joué à Legend of Zelda sur la Switch, The Touryst me fait de l’oeil depuis l’annonce de Shin’en Multimedia, un studio que j’apprécie beaucoup ! S’il y avait une version boite, je l’aurais déjà commandée… alors qu’il reste bien mystérieux. Je m’en vais donc lire le test de l’équipe !

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