Two Point Hospital : Off the Grid

Two Point Hospital : Off the Grid

Quoi de mieux en cette période de confinement qu’un jeu de gestion ? Nous avons pu voir des titres avoir le vent en poupe ces dernières semaines, comme le fameux Animal Crossing (relayé ici par l’ami Franqui) ou plein d’autres encore nous permettant de passer le temps tout en nous laissant aller à notre fibre créatrice.

Nous nous sommes rendu compte que nous n’avions encore jamais abordé le cas Two Point Hospital, digne successeur de l’antique Theme Hospital qui nous avait permis en son temps de pouvoir gérer un institut de soin à la personne avec une bonne grosse dose de légèreté comme le genre du Tycoon peut en apporter. Nous allons donc profiter de l’arrivée du nouveau DLC « Off the Grid » de Two Point Hospital (que nous abrégerons en TPH pour plus de simplicité) pour aborder un peu ce jeu sorti de l’écurie Two Point Studios.

On met son petit masque, ses gants chirurgicaux et on double-clique sur l’icône du jeu.

Two Point en Two Mots

Two Point Hospital est un jeu de gestion d’hôpital farfelu. En effet, pour éviter de tomber dans le glauque continuel des maladies trop réelles, les développeurs ont choisi ici de nous faire soigner des maladies imaginaires mais aussi très créatives comme, par exemple, le Magnétisme Animal (les PNJ sont recouverts d’animaux) ou encore la Pixellite (les PNJ ressemblent cette fois à un personnage issu de la génération 16 bits). Si tout cela aura tendance à vous rappeler des (bons) souvenirs, il y a en effet une parenté directe avec l’historique Theme Hospital de 1997 dont les créateurs (le studio Bullfrog) sont aussi à la source de Two Point Studios. Cette filiation est d’ailleurs assumée au point que vous rejouerez aux premiers niveaux de Theme Hospital dans TPH. Mais avec de meilleurs graphismes et les nouvelles maladies.

C’est donc avec un énorme plaisir que nous retrouverons tout ce qui fait le sel d’un bon jeu de gestion, comme une énorme liste d’items décoratifs à placer, la gestion aussi des niveaux financiers, de la formation du personnel hospitalier, etc. En bref, nous nous retrouvons devant un soft très complet et qui va vous proposer une courbe de difficulté constante.

En gros, pour avancer dans les niveaux, rien de plus simple. Vous pourrez acquérir jusqu’à trois étoiles par hôpital et le niveau suivant est débloqué dès la première étoile obtenue. Pour obtenir ces étoiles, il faudra remplir certaines conditions comme par exemple avoir soigné 10 patients atteints d’une maladie, atteindre un niveau de satisfaction d’un certain pourcentage ou encore avoir généré un montant fixé de cash dans vos caisses. Cependant, cela ne sera pas aussi simple que cela en a l’air. Chaque hôpital apportera une contrainte ou une nouveauté renouvelant de ce fait le gameplay.

Comme je l’avais précisé, votre hôpital ne se laissera pas gentiment faire pour atteindre la première étoile débloquant la suite, et la difficulté va alors monter crescendo. Au rang des contraintes, nous pourrons par exemple noter le cas de l’hôpital public, celui qui m’aura fait rager le plus. En gros, vous n’y gagnez pas d’argent des factures payées par les patients ni des distributeurs ou autres kiosques à cadeaux. L’argent, vous le gagnerez via des fonds publics sous forme de missions du genre « Arroser 30 plantes » ou encore « Remplir 20 distributeurs ».  Pour résumer, certaines contraintes seront vraiment problématiques et tous les niveaux seront différents même si vous aurez tendance à rencontrer le même genre de maladies. Si vous les voulez vos trois étoiles pour chaque ville, va falloir vous accrocher !

Enfin, parlons graphismes : ce jeu est très riche visuellement. Il n’est pas beau façon « tape à l’œil, HDR ray tracing, tralala pouet pouet » mais beau dans le sens où cela fourmille de détails, de petits clins d’œil, d’animations des PNJ. Par le fait que nous pouvons pousser plus loin la personnalisation de notre hôpital, nous pouvons vraiment lui donner vie comme nous le souhaitons.

Off the Grid

Dans ce nouveau DLC de TPH, nous nous tournons vers l’écologie avec un grand E. Le maire de Two Point County visant la réélection, elle va compter sur vous pour montrer à ses électeurs que l’écologie, c’est bien de s’y intéresser en période électorale. Nous avons donc accès à une toute nouvelle zone qui sera composée de trois hôpitaux avec des buts et contraintes bien distincts.

J’en parlais un peu plus au-dessus, lesdites contraintes montent en intensité au fur et à mesure de vos parties. Ici, dès la première carte, on commence fort. Notre notion de placement des salles pour les patients dans un espace cloisonné est ici directement chamboulée. Exit les murs, vous devrez placer vos salles au grand air (mais la zone de jeu est quand même délimitée par des cailloux). Cette mise à mal des repères est très bien vue, car elle permet de remettre à zéro les compteurs d’a priori que nous aurions pu avoir avec le jeu. On va donc devoir redécouvrir le terrain et apprendre par où arrivent les patients pour ainsi agencer au mieux notre espace de jeu.

Cette première carte nous amène aussi les mécaniques qui devront être appréhendées tout au long de ce DLC : la consommation éthique et écoresponsable de nourriture par nos malades. Avant, on allait penser à mettre des distributeurs de soda ou de chips dans tous les sens. Ici, nous avons désormais des distributeurs d’aliments et d’eau qui vont se renouveler seuls au fur et à mesure de votre partie. Qui plus est, contrairement à l’alimentation traditionnelle que nous pouvions placer, ces nouveaux distributeurs ne génèrent pas de déchets qui seront jetés par terre par vos patients si ces derniers venaient à ne pas trouver de poubelles sur leur chemin. Smart ! Enfin, nous pouvons aussi compter sur la seconde contrainte de cette première carte : le niveau de bien-être de votre institut. Pour remplir votre mission, vous devrez faire en sorte de garder à niveau votre réputation, l’attrait de vos installations, le taux de guérison, le moral de votre personnel, etc. Tout cela donnera une moyenne globale qui se traduira par un pourcentage. Ce pourcentage sera en fait la quantité de vos frais qui seront pris en charge par les hautes instances de Two Point County. Plus vous restez dans le vert, plus vos frais seront couverts et plus vous gagnerez de l’argent pour agrandir et embaucher du personnel qualifié.  

La seconde carte, elle, nous ramène un peu plus dans les fondamentaux de ce que nous connaissions de TPH. Cette dernière va faire l’apologie des remèdes dits « traditionnels » avec un décor tout bucolique et campagnard. En gros, si nous devrons toujours faire attention à rester dans le giron de la consommation écoresponsable, le placement de machines à sucreries ou autres délicatesses est désormais interdit. Vous devrez placer (à outrance) des distributeurs de carottes, de tomates ou encore de citrons. La nouvelle contrainte dans cette partie est une nouvelle forme de médecine « végétale ». Vos patients devront se faire « avaler » par des plantes pour guérir leurs maux. La difficulté vient du fait que, au même titre que les distributeurs de pitance écolo, vos lits végétaux devront se régénérer avant de pouvoir être à nouveau utilisés par un nouveau patient. Il va donc falloir jouer avec le nombre de lits de plantes dispos et leur temps de « regen ».

Enfin un dernier point et pas des moindres, le boss final de ce DLC : la ville du futur. Cette ville du futur repose sur un besoin fondamental : l’énergie. En plus de mixer les nouvelles salles et distributeurs des précédents niveaux, votre nouvel hôpital va reposer à 100% sur l’énergie verte. Pour ce faire, en plus de devoir dépenser de l’argent pour agrandir votre infrastructure, vous allez devoir acheter des zones de productions d’énergie verte, que cela soit des panneaux solaires ou des éoliennes. Chaque zone achetée va ajouter une quantité à l’énergie qui vous est disponible pour votre fonctionnement normal. Avec cette énergie, vous allez pouvoir faire fonctionner des salles pour vos patients et réguler le flux des patients entrants ainsi que le nombre de candidats disponibles à l’embauche pour votre hôpital. Le nerf de la guerre cependant ne se situe pas forcément dans l’énergie en tant que telle, mais dans votre gestion de l’argent et tout peut très vite partir en faillite totale si on ne joue pas en mode micro-management. Si vous n’engrangez pas assez d’argent, vous ne pourrez pas acheter des zones de production de puissance, pas de puissance veut dire aussi des salles fermées qui ne produiront pas d’argent ou dont les instruments ne pourront être améliorés. Un véritable jeu d’équilibriste s’engage et il vous arrivera souvent de vous écrier que vous n’êtes pas suffisamment rentable pour acheter une sacro-sainte chiotte.

 Interfacite Aiguë

Alors, pour faire un bon jeu de gestion avec de la personnalisation à souhait, il vous faut quoi ? Je vais vous spoiler : une interface solide et intuitive. Hélas, TPH commence à souffrir de ce que je vais nommer l’Interfacite Aiguë. Ce mal frappe les jeux qui se sont enrichis au fur et à mesure des versions et des DLC mais dont l’interface, elle, n’a pas évolué avec le temps, gardant son layout qui était néanmoins pratique à l’époque.

Cependant, avec les nombreux ajouts au fil du temps, l’interface commence à s’alourdir et devient de moins en moins pratique, ajoutant toujours plus d’options au point où nous allons « scroller » avec notre roue de souris un bon moment avant de trouver le bon item à placer.  Nous passerons alors plus de temps à chercher qu’à trouver.

Il en va de même pour l’interface de gestion des employés de notre hôpital. Chaque employé peut en effet, au gré de ses compétences, se voir attribuer des fonctions. Un infirmier ayant une plus grande compétence en diagnostic qu’en soin pourra être assigné aux salles de cardiologie ou de diagnostic général. Cependant, avec l’arrivée des nouvelles salles et compétences, la liste des cases à cocher elle aussi s’allonge. Nous allons donc passer un long moment à cocher ou décocher des salles selon les employés. L’idéal aurait été que cette liste n’affiche que les salles qui sont présentes dans notre infrastructure au moment donné.

Cependant, malgré ces imperfections qui vont au final n’entraver que peu notre plaisir, TPH reste un plaisir à déguster tellement il est riche en drôlerie, et on sait qu’il est toujours important de trouver du fun quand tout est gris dans l’actualité.

Note

16/20

Profitant d’un ajout supplémentaire à sa besace, TPH s’enrichit davantage sur le chemin du jeu de gestion complet et prenant. Cependant, l’interface commence à dater de la médecine du siècle dernier. Une petite saignée serait la bienvenue pour ce jeu au demeurant plus que fort plaisant !

Laisse un commentaire

* champs obligatoires